Euro: Mbappé veut percer la défense suisse

Depuis le début de l'Euro, Kylian Mbappé ouvre les brèches au sein de l'attaque française, laissant le rôle de finisseur à Antoine Griezmann et Karim Benzema.

Mbappé est bien l'atout offensif no 1 de la France © KEYSTONE/EPA/Alex Pantling / POOL

Le 8e de finale lundi contre la Suisse (21h00) pourrait lui permettre de débloquer son compteur de buts.

Pour l'heure, la jeune vedette du Paris SG a plus fait trembler les défenses que les filets adverses. Toutefois, ses dribbles, ses passes, ses percussions et ses coups de rein n'ont pas servi à rien, comme en témoigne le penalty obtenu avant la mi-temps contre le Portugal (2-2).

Face à la Hongrie (1-1) au match précédent, l'égalisation française est également venue d'un énième déboulé de Mbappé. Il aurait pu être crédité d'une passe décisive si Benzema n'avait pas manqué sa reprise à la demi-heure de jeu, voire marquer si le gardien n'avait pas sorti le grand jeu.

Impliqué défensivement pour le match d'ouverture contre l'Allemagne, altruiste mais pas en réussite après, le champion du monde de 22 ans se montre plus disponible dans la construction du jeu qu'en Russie. "J'aime tellement regarder jouer Mbappé. Tellement incroyablement bon", en a salivé l'ancien avant-centre anglais Gary Lineker, désormais consultant renommé.

Quatre matches sans marquer

Après le premier match du Mondial 2018 contre l'Australie, Didier Deschamps avait reproché à l'attaquant un manque de courses à haute intensité, comme s'il ménageait ses forces pour être plus efficace face à la cage. "Si je n'ai pas envie de courir, autant ne pas jouer!", a plaisanté Mbappé avant le début de l'Euro. "Je vais essayer de tout donner pour mon équipe, que ce soit offensivement ou défensivement", avait-il alors promis en conférence de presse.

Ce jour-là, le Parisien avait reconnu que le sélectionneur attendait des efforts défensifs de la part de ses attaquants, tout en ajoutant qu'il voulait "aussi qu'on garde de l'énergie pour attaquer". "Bien sûr qu'il faut aider les coéquipiers mais les attaquants sont là pour être au bout de la chaîne, être dans les 30 derniers mètres et essayer d'être le plus décisifs possible."

En bout de chaîne, c'est pourtant les deux autres segments du "triangle d'or" des Bleus, Griezmann et Benzema, qui ont accaparé les honneurs jusqu'à présent à l'Euro. Et cette panne de buts pourrait commencer à démanger "KM7", meilleur canonnier de la Ligue 1 ces trois dernières saisons.

Depuis son but en préparation contre le pays de Galles (3-0), agrémenté d'une passe décisive pour Griezmann, Mbappé n'a toujours pas fait parler la poudre. Quatre matches ont suivi, pour un total de 382 minutes sans but. Au total, "Kyky" n'a marqué qu'une seule fois sur ses neuf dernières sélections...

"Chaud de le contrôler"

Face à l'équipe de Suisse, qu'il n'a jamais affrontée en 47 sélections, la vitesse du prodige de Bondy pourrait aider à percer le verrou défensif. "Pour la Suisse ce sera chaud de le contrôler, peut-être qu'il faut doubler (défendre à deux)", avance l'ancien attaquant international helvétique Stéphane Chapuisat.

Le sélectionneur Vladimir Petkovic mettra probablement en place "un bloc bas", car il faut "donner le moins d'espaces dans le dos de la défense à un joueur comme Mbappé, mais aussi à Benzema", fait aussi valoir le vainqueur de la Ligue des champions 1997 avec le Borussia Dortmund.

Encore plus qu'au Mondial russe, les défenses adverses essayent d'anticiper les fulgurances de l'attaquant du PSG. "En 2018, c'était ma première compétition, c'était le moment de confirmer, de mettre les pieds dans le grand monde. Depuis j'ai fait trois saisons pleines, j'ai gagné pas mal de titres collectifs et individuels", disait le Français avant l'Euro.

"Une étape différente"

"Je suis à une étape différente de ma carrière et je dois encore confirmer, mais ce sera à l'aide du collectif. Il ne faut jamais s'isoler du collectif", avait aussi assuré l'ex-Monégasque qui, il y a trois ans, avait enflammé la planète foot en éliminant de la Coupe du monde l'Argentine de Lionel Messi (4-3), avec une chevauchée fantastique conduisant à un penalty, puis un doublé qui avait mis les Bleus devant. C'était en huitième de finale...

ATS
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