Au "bon deuil", une Fribourgeoise y croit
La société "Good Mourning" se spécialise dans la création de contenu pré-mortem. Interview de sa fondatrice Marie Riley.
"L'idée est d'aider les personnes qui nous contactent à laisser une trace d'eux à leurs proches après leur décès", explique Marie Riley, fondatrice de la société d'événementiel et d'audiovisuel pré-mortem "Good Mourning". Qu'ils soient jeunes, âgés, malades ou en pleine santé, les clients de cette entreprise d'un nouveau genre peuvent raconter des moments de vie dans des témoignages vidéo, audio ou dans des biographies. Ces messages seront, un jour, délivrés aux parents, enfants ou amis endeuillés, au moment demandé par le défunt.
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Forte d'une carrière dans la communication, Marie Riley - connue en tant qu'animatrice sur Couleur 3 - s'est dotée d'un directeur artistique pour ce projet, Gianni Maranzano. Des écrivains, des vidéastes et des photographes rejoignent le binôme sur mandat. La start-up active en Suisse romande propose également d'organiser des funérailles, mais aussi des fêtes d'adieu... avant l'heure.
Ce concept déjà connu aux Etats-Unis, en Angleterre et au Japon trouvera-t-il son public en Suisse, et même dans le catholique canton de Fribourg? "On vise une clientèle de niche qui a déjà un certain lâcher-prise sur la mort. Mais on est conscients que cette approche peut choquer", admet Marie Riley, qui évoque quelques sueurs froides au moment de lancer le site et les réseaux sociaux, très colorés, de "Good Mourning". "Le but n'est pas de remplacer les rites en place, ni les pompes funèbres, mais d'apporter une offre en plus."
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Sans pour autant blaguer sur la mort, "Good Mourning" se veut décomplexé. "On s'est permis quelques jeux de mots (ndlr, "Good Mourning" se traduit littéralement par "bon deuil"), mais on prend ce travail très au sérieux. On reste à l'écoute des besoins et des sensibilités de chacun." La société a tout de même ses limites. "Nous ne transmettrons pas de secret de famille", précise Marie Riley, qui insiste sur la bienveillance de sa démarche. La Sarinoise a elle-même vécu un deuil difficile il y a 17 ans en perdant son père et son fils aîné. "Si on peut aider des personnes endeuillées, le pari sera réussi." Lancement officiel le 1er novembre.