Fribourg: les pharmacies formées à la violence domestique
Le canton lance lundi une formation pour détecter les victimes de violence domestique, destinée au personnel des 84 pharmacies du territoire.

Le Bureau de l’égalité hommes-femmes et de la famille (BEF), en collaboration avec la pharmacienne cantonale, lance une formation spécifique à l’intention du personnel des pharmacies sur le modèle d'autres cantons romands. Objectif: mieux détecter les situations de violence domestique, indique le communiqué.
Cette formation s’inscrit dans le cadre du Concept cantonal de lutte contre la violence au sein du couple et ses impacts sur la famille. Elle fait partie des mesures visant à renforcer la formation continue des professionnels de la santé.
Concrètement, elle permet au personnel des pharmacies de mieux comprendre les mécanismes de la violence domestique, de se familiariser avec les bases légales et le dispositif de prise en charge. Le but est d’offrir aux victimes un accueil adéquat et de les orienter vers les structures d’aide disponibles dans le canton.
Plus de 80 pharmacies dans le canton
Fribourg compte 84 pharmacies réparties sur l’ensemble de son territoire. Accessibles sans rendez-vous, elles représentent un point d’entrée privilégié pour les victimes, souvent venues soigner des blessures physiques ou psychiques. Elles jouent ainsi un rôle clé dans le renforcement du réseau d’intervention.
La formation, adaptée par le BEF, est financée par la Stratégie cantonale du développement durable, le Service du médecin cantonal et le Service de la santé publique. Certifiante, elle est reconnue par Pharmasuisse et soutenue par la Société des pharmaciens fribourgeois. Elle est proposée en français et en allemand, gratuitement pour les 150 premières inscriptions (trois par pharmacie), et s’adresse aux pharmaciens et assistants en pharmacie.
Violence domestique en hausse
La violence domestique a augmenté de 17% en Suisse entre 2017 et 2023, passant de 17'024 à 19'918 infractions. Le canton de Fribourg suit cette tendance, avec une hausse de 27% sur la même période (de 768 à 974 cas).
En 2024, la Police cantonale est intervenue environ deux fois par jour.