Fribourg n'accueillera pas d'enfants blessés de Gaza

Le gouvernement refuse la demande de la Confédération d'accueillir et soigner des jeunes palestiniens sur son territoire.

Un enfant blessé et sa mère sont transportés vers une ambulance après avoir atterri à l'aéroport de Zurich le vendredi 24 octobre 2025 © KEYSTONE

Fribourg ne rejoint pas les cantons d'accueil d'enfants blessés de Gaza. Le Conseil d'Etat a décidé mardi de ne pas participer à l'opération humanitaire coordonnée par la Confédération, qui vise à évacuer une vingtaine d'enfants palestiniens pour les soigner en Suisse. Sept enfants sont déjà arrivés en Suisse vendredi dernier. 13 autres enfants attendent un transfert en cours de préparation.

"Après une analyse des modalités d’accueil prévues par la Confédération, le Conseil d’Etat a décidé [...] de ne pas répondre favorablement à cette demande, notamment en raison du manque de clarté concernant les prises en charge médicales et financières", explique l'exécutif dans un communiqué ce mercredi.

Interrogé, le conseiller d'Etat Philippe Demierre justifie la décision par la situation financière du canton de Fribourg, qui commencera l'année 2026 sans budget et dont le plan d'économies est visé par un référendum. "Tous les frais de rapatriement des enfants sont certes pris en charge par la Confédération, mais les cantons doivent assumer les frais médicaux et, actuellement, on ne peut pas se le permettre." Il évoque une estimation qui s'élève à environ 100'000 francs par individu, tout en restant prudent sur les chiffres "difficiles à évaluer."

Fribourg compte-t-il s'impliquer autrement? "C'est une décision politique qui relève de la Confédération, pas des cantons", répond le ministre de la santé et des affaires sociales. Ces dernières semaines, deux questions parlementaires interpellaient le gouvernement sur la question de l'accueil d'enfants de Gaza en nécessité de soins. 

Les patients sont soignés dans des hôpitaux universitaires et cantonaux de Genève, Vaud, Tessin, Bâle-Ville, Lucerne et St-Gall. A Zurich, le gouvernement a refusé l'accueil, évoquant des risques pour la sécurité trop importants. Une éventuelle affiliation de certaines personnes au Hamas ou à d'autres organisations ne peut être exclue, a déclaré mercredi le Conseil d'Etat zurichois.

Frapp - Alexia Nichele
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