Quand l’intelligence artificielle désherbe les champs
Un ingénieur fribourgeois conçoit une machine d’IA capable de repérer et éliminer les mauvaises herbes. Un projet né de la structure Agri&Food.
L’intelligence artificielle peut aussi s’inviter dans les champs. C’est le pari d’Edouard Overney, ingénieur en génie mécanique, qui a développé un système capable de repérer et éliminer automatiquement les mauvaises herbes grâce à des caméras montées à l’avant d’un tracteur.
Les algorithmes identifient notamment le rumex et le chardon, deux plantes envahissantes et tenaces, habituellement arrachées à la main ou traitées aux pesticides. Pour l'heure, cette machine est utilisée pour des démonstrations et est disponible à la location. Dès le printemps prochain, elle pourra être commercialisée.
Ce prototype est l’un des 30 projets soutenus par Fribourg Agri&Food, une structure interdisciplinaire créée par le canton en 2021. L’objectif: stimuler l’innovation et renforcer la durabilité du secteur agroalimentaire. Une fois sélectionnés, les porteurs de projets peuvent faire des essais en laboratoire ou recevoir des conseils d'experts. "Tout ce qu'il faut pour se lancer sereinement sur le marché", souligne Florence Montellier, coordinatrice générale de Fribourg Agri&Food.
"L’agroalimentaire est un pilier de notre économie, et grâce à Fribourg Agri&Food, nous renforçons la compétitivité du canton", a déclaré mercredi Didier Castella, conseiller d’État en charge de l’agriculture, lors d’un premier bilan présenté à la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA-FR).
Son collègue Olivier Curty, en charge de l’économie, a souligné que cette stratégie relie la recherche, la formation et l’innovation, "ouvrant de nouvelles perspectives pour le canton".
Chercheurs et acteurs
L’écosystème regroupe plusieurs institutions: Agroscope, centre fédéral de recherche agricole, AgriCo, campus d’innovation pour les entreprises agroalimentaires, et le Food Research and Innovation Center (FRIC) de l’Université de Fribourg.
"La force des projets est de réunir les chercheurs et les acteurs économiques de l’agroalimentaire fribourgeois, qui unissent leurs compétences pour créer des solutions concrètes", a ajouté la conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens, chargée de la formation, citée dans un communiqué.
Le dispositif qui déploie deux leviers "complémentaires". Il y a tout d'abord le financement à travers des chèques innovation, avec jusqu’à 15'000 francs pour tester ou prototyper une idée, et des appels à projets systémiques, avec jusqu’à 150'000 francs pour soutenir des projets collaboratifs à "fort impact".


