Fribourg veut lutter contre la précarité menstruelle
Le Canton veut étudier la faisabilité d'une mise à disposition des protections hygiéniques dans les écoles et les institutions sportives.

Les lieux de formation et les institutions publiques et sportives du canton de Fribourg pourraient bientôt disposer de protections hygiéniques gratuites. Interpellé par un postulat des députées socialistes Anne Favre-Morand et Martine Fagherazzi, le Conseil d'Etat se dit favorable à l’idée d’étudier la proposition. Le gouvernement veut réaliser une étude de faisabilité et demande donc au Grand Conseil d'accepter le postulat.
Le projet vise à apporter une solution aux femmes touchées par la précarité menstruelle. Dans le canton, 10% de la population est à risque de pauvreté. "Dans ces conditions, les femmes doivent trouver des alternatives qui peuvent nuire à leur santé. Une utilisation prolongée ou inadéquate de protections hygiéniques voire leur fabrication maison, au moyen de papier de toilette ou de couches pour enfant, peuvent engendrer des problèmes de santé comme des démangeaisons, voire des infections pouvant être graves", souligne le gouvernement.
Libérer la parole
La démarche des députées vise aussi à briser le tabou autour des règles. Elles ont demandé au canton de se pencher sur la communication dans ce domaine. "Il reste difficile pour une femme d’en parler ouvertement ou même de solliciter une protection hygiénique à quelqu’un d’autre lorsqu’elle ne dispose pas du matériel adéquat", reconnaît le Conseil d'Etat. "Un renforcement de la communication et de la prévention dans ce domaine est dès lors tout à fait indiqué."
La lutte contre la précarité menstruelle fait son chemin ailleurs en Suisse. Les cantons du Jura, de Vaud et de Genève se sont déjà prononcés en faveur de la mise à disposition gratuite des protections périodiques dans les toilettes des écoles publiques.