Un mécatronicien fribourgeois sacré champion du monde

À 23 ans, Florent Lacilla a remporté la médaille d'or aux World skills awards à Dresde.

Florent Lacilla (3e depuis la gauche) a pu célébrer sa réussite entouré de ses proches. © DR

Chaque année, les World skills awards récompensent les meilleurs jeunes travailleurs par corps de métier lors d'une compétition internationale. Florent Lacilla s'y préparait depuis longtemps et avait beaucoup d'attentes. Au quotidien, il travaille en tant que mécatronicien au garage familial, à Matran.

Son métier consiste à rechercher les pannes, réparer les véhicules, s'y connaître dans l'électronique des véhicules et le système de climatisation. Plusieurs casquettes que Florent Lacilla a su mettre à contribution ce week-end, lorsqu'il a remporté l'or. Des mécatroniciens allemands, italiens et taïwanais se sont aussi distingués lors des différentes épreuves.

"Ça fait depuis 2018 que je participe à ces concours des métiers, j'ai commencé aux Swiss skills awards, j'ai à chaque fois eu l'or. Là, ça fait plus de deux ans que je m'entraîne pour les World skills awards, et après ces trois jours intensifs, c'était un soulagement de savoir que tout ce travail avait finalement payé."

Sous tous les angles

Le Matranais s'est imposé sur les cinq différents postes qui composaient l'épreuve, sous l'œil de deux experts. De la mécanique du moteur à la carrosserie, en passant par le diagnostic de communication dans le véhicule, tous les aspects du métier étaient examinés. "Chaque compétiteur était surveillé par deux experts venus d'autres pays, et devait amener avec soi un expert. Ils nous ont jugé sur ce qu'on faisait, notre façon de travailler et la sécurité. À ce moment-là, c'est surtout le temps qui imposait beaucoup de pression."

"Une grande confiance en soi et une certitude supplémentaire que je suis dans la bonne voie", voilà ce que retire le Fribourgeois de cette victoire. "C'est une belle vitrine pour le garage que d'avoir un champion du monde dans son atelier", souligne-t-il tout de même.

Famille et ambitions

"J'ai toujours bien aimé l'automobile et je baigne dans ce monde-là depuis que je suis petit, puisque mes parents tiennent le garage familial", raconte le médaillé d'or. Une tradition héréditaire qui peut s'appuyer sur une passion et un intérêt de base dont dispose le jeune pour la formation. "C'est un métier qui est très varié et dans lequel on est presque obligé de se former en permanence, car le métier évolue très vite. Le fait de réussir à comprendre un système complexe et de pouvoir déterminer pourquoi il ne fonctionne pas bien, c'est très satisfaisant."

Ainsi, c'est sa passion pour l'automobile qui l'a poussé à s'inscrire à cette compétition internationale, mais pas uniquement. "En 2018, c'est mon professeur des cours pratiques qui m'avait motivé à m'inscrire aux Swiss skills awards, se souvient Florent Lacilla. Mes parents m'ont encouragé ensuite à continuer, après avoir parlé avec le prof. J'y ai rapidement pris goût après ma première participation."

Gagner ensemble

Pour sa dernière année de participation au concours international, limite d'âge oblige, le jeune prodige ne pouvait espérer plus belle consécration. Il souligne encore les différents acteurs qui ont participé à son entraînement, sans lesquels il n'aurait pas pu espérer cette victoire. L'Union professionnelle suisse de l'automobile (UPSA), le garage Lacilla, son expert, Michel Tinguely, les entraîneurs des cours pratiques... Ce sont tous ces gens et organismes que Florent Lacilla porte avec sa médaille.

"Beaucoup de monde m'a suivi dans cette expérience, et j'avoue que ça faisait peser une certaine pression. Mais c'est grâce à ces personnes qu'on a réussi à atteindre ce résultat." Au final, outre la préparation technique, sa capacité à gérer son stress a été son meilleur allié durant les épreuves.

Si Florent Lacilla n'a plus l'âge de participer, il ne compte pas pour autant se détacher de l'institution: "l'idée de base de réunir des jeunes, de les entraîner ensemble et de les voir réussir, c'est incroyable. On crée des amitiés et des liens fantastiques, le tout dans un cadre professionnel. Ça ne me dérangerait pas de préparer les prochains participants et pourquoi pas, un peu plus tard, de faire partie des experts au concours!"

Frapp - Rémi Alt
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