Grand Fribourg: les anti-fusion mettent le paquet

Les militants de l'association "non à la fusion" s'activent pour faire entendre leurs arguments et mobiliser les électeurs.

Les opposants au Grand Fribourg ont posé 90 affiches en tout. © RadioFr.

A trois semaines du vote consultatif sur le Grand Fribourg, maintenant que le matériel de vote est disponible, les opposants au projet de fusion tentent d'occuper le terrain, afin d'être présents dans cette campagne. Ils ont préparé un tout-ménage, qui a été distribué depuis vendredi dans les boîtes aux lettres des neuf communes concernées (Fribourg, Villars-sur-Glâne, Marly, Corminboeuf, Belfaux, Givisiez, Granges-Paccot, Avry et Matran). Ils ont aussi installé 90 affiches rouges, bien visibles: dix dans chaque commune.

Ce lundi matin, les anti-fusion étaient à Matran. Habitant ce village depuis 25 ans, James Bangerter n'a pas hésité à aider à installer les pancartes. Il s'oppose au projet de Grand Fribourg, qui ferait perdre, selon lui, une proximité précieuse entre élus et citoyens: "Je me souviens d'un jour où un habitant de Matran avait posté une photo sur les réseaux sociaux montrant des déchets laissés après un pique-nique au bord de la Glâne. Tout de suite, le syndic avait réagi en disant qu'il allait venir sur place à 11 heures le lendemain participer au nettoyage. Je doute que cela se passe ainsi dans la future commune fusionnée, que les élus répondent rapidement aux citoyens".

Budget de 10'000 francs

Le conseiller communal de Matran, Michael Studer, est du même avis. Il n'a pas envie de "devenir un quartier de Fribourg" et souhaite conserver le fonctionnement actuel, avec des conseillers communaux disponibles, et une assemblée communale: "Les habitants peuvent venir discuter, prendre des décisions eux-mêmes ou faire part d'un souci lors de ces assemblées communales. Et ils peuvent facilement demander des rendez-vous avec un élu." Autre point mis en avant par le camp du non: la peur de se faire manger par les gros ou encore des doutes sur le taux d'impôt effectif.

Avec 1500 habitants, Matran est la plus petite commune du périmètre du Grand Fribourg. Elle fait partie des deux communes (avec Granges-Paccot) sur les neuf à être clairement opposée à la fusion. A Villars-sur-Glâne et à Givisiez, le sujet fait davantage débat. Mais les militants de l'association "non à la fusion" viennent de tout le territoire. "Même de Fribourg!", lance en souriant la co-présidente de l'association "non à la fusion" et ancienne syndique de Villars-sur-Glâne, Erika Schnyder. Elle souligne l'énorme différence de moyens entre le camp du oui -"avec trois conseillers d'Etat, un gros budget pour le marketing, un camion qui passe dans les communes depuis la mi-août"- et puis les moyens limités des opposants au projet de fusion, qui ont un budget de 10'000 francs.

Ce vote consultatif sur la fusion du Grand Fribourg aura donc lieu le 26 septembre prochain, en même temps que la votation sur le mariage pour tous et l'élection complémentaire au Conseil des Etats. Les citoyens de Villars-sur-Glâne, Fribourg, Marly, Corminboeuf, Givisiez, Belfaux, Granges-Paccot, Avry et donc Matran devront dire s'ils veulent que leur commune poursuive le processus de fusion ou non. Le vote final aura lieu dans plusieurs années. Le 26 septembre prochain, les habitants de deux communes observatrices, Pierrafortscha et Grolley, voteront aussi. Elles pourraient encore rejoindre le périmètre de fusion.

RadioFr. - Maëlle Robert
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