Groupe E: "la volonté de collaborer était très positive"
L'entreprise basée à Granges-Paccot revoit à la baisse les licenciements annoncés en avril après une consultation avec les employés.

Groupe E le maintient: la suppression de postes est "malheureusement nécessaire" au sein de sa Direction Technique et infrastructure (DIT). Un peu moins de 200 postes seront supprimés dans l'entreprise qui emploie actuellement près de 2600 personnes, confirme un communiqué publié mardi.
Cependant, la consultation des représentants des employés et des syndicats a permis de limiter le nombre total de licenciements. De 188, ils passent désormais à 168 selon Groupe E, dont 61 dans le canton de Fribourg. Le canton de Vaud est le deuxième le plus touché, avec 36 collaborateurs congédiés. Le Valais, Berne et Neuchâtel verront aussi chacun une vingtaine d'employés licenciés.
Départs spontanés et reclassement interne
Parmi les mesures mises en place, des reclassements internes et des départs en pré-retraite ont limité la casse. L'entreprise a aussi enregistré plusieurs démissions volontaires suite aux annonces de suppressions de postes. Une équipe sera mise sur pied pour aider les collaborateurs à trouver d'autres opportunités. Groupe E indique avoir déjà reçu plus de 60 offres d'autres employeurs qui étaient intéressés à embaucher du personnel.
Cette première phase de discussion s'est déroulée "dans un esprit constructif de respect mutuel et de transparence", assure Luciano Ponti, directeur des ressources humaines chez Groupe E. "Bien sûr qu'on n'est pas toujours d'accord, mais l'ambiance et la volonté de collaborer étaient très positives."
Le syndicat Unia, qui a été mandaté par les employés de Groupe E pour participer à la consultation, décrit au contraire une ambiance de travail lourde chez l'énergéticien. "Alors que la consultation était encore en cours, certains employés ont été désignés par l’entreprise pour un licenciement", raconte François Clément, secrétaire de l'organisation pour la région de Fribourg. "Beaucoup de gens sont déçus de comment l'entreprise a agi."
Une rémunération de la direction en hausse
Malgré les résultats jugés décevants en 2024, les salaires revenant à la direction générale ont globalement augmenté de plus de 500'000 francs par rapport à 2023.
Rien de choquant pour Luciano Ponti: "ces salaires sont composés d'une partie fixe et d'une partie variable, qui est liée à certains indicateurs de performance financière." La santé de l'énergéticien ayant été mauvaise en 2022, cela a amené des revenus plus bas en 2023. "Ces mêmes indicateurs ont été bien meilleurs en 2023, ce qui a permis de verser des intéressements plus élevés", conclut le directeur des ressources humaines, qui précise que les dirigeants ne sont pas les seuls à toucher des revenus sur la base de la performance de l'entreprise.
La suppression de postes est-elle un signe que l'entreprise doit revoir ces paiements à la baisse? Impossible, répond le responsable du personnel. Ceux-ci font partie des contrats de travail des postes de direction. De plus, la performance financière de Groupe E étant restée stable en 2024, le niveau de rémunération restera probablement le même pour l'année en cours.
Groupe E peut maintenant procéder aux premiers licenciements à l'issue de cette période de consultation.