Hommage tessinois aux partisans italiens
Des partisans italiens avaient tenté de fuir au Tessin en octobre 1944, mais deux d'entre eux sont morts à cause des tirs échangés entre leurs poursuivants fascistes et les gardes-frontières helvétiques. Des pavés de mémoire leur rendent désormais hommage.

Parmi les participants à la cérémonie, mardi matin dans la région frontalière italienne de la vallée d'Onsernone au Tessin, on a notamment retrouvé l'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, la conseillère d'Etat tessinoise Marina Carobbio Guscetti et l'historien Jakob Tanner, de l'association Stolpersteine.
Le président de la commune d'Onsernone et des membres de la famille des victimes italiennes étaient également présents, indique un communiqué de l'association. C'est la deuxième fois que des pavés de mémoire sont posés au Tessin.
Domodossola et la région italienne environnante avaient été une zone libérée du joug nazi pendant 40 jours à l'automne 1944. Le 10 octobre, les fascistes italiens, soutenus par des unités allemandes, avaient toutefois lancé une grande offensive pour la reconquérir. Le territoire des partisans de la Repubblica d'Ossola avait dû être abandonné.
Des dizaines de milliers de civils et de partisans ont alors voulu fuir vers la Suisse. Beaucoup ont choisi de passer par la Valle Vigezzo dans la vallée d'Onsernone, dont 250 partisans. Ceux-ci voulaient passer la frontière près de la zone italienne des Bagni di Craveggia, mais les autorités frontalières suisses leur ont d'abord refusé l'entrée.
Coups de feu mortel
Afin d'éviter un bain de sang dû aux tirs fascistes, la frontière a tout de même été ouverte, mais des échanges de tirs ont fait deux morts et des dizaines de blessés.
Les pavés de mémoires qui ont été posés mardi sont destinés à Federico Marescotti et Renzo Coen, tous deux morts suite à des tirs à la frontière, ainsi qu'à Adriano Bianchi, grièvement blessé.
Les pavés de mémoires sont un projet de l'artiste allemand Gunter Demnig. Les pierres commémoratives que l'artiste berlinois et ses soutiens posent depuis 1996 rappellent dans toute l'Europe les victimes du national-socialisme. Jusqu'à présent, on estime qu'environ 100'000 de ces pierres ont été posées dans 23 pays européens. En Suisse, il y en a entre autres à Berne, Bienne, Winterthour et Zurich.