"C'est un métier très prenant, au niveau mental et physique"

Les infirmiers et infirmières de l'HFR attendent toujours une revalorisation de leur métier ainsi qu'une hausse salariale. Interviews.

La demande d'augmentation des salaires, lancée en 2017 et appuyée par le syndicat des services publics, n'a pas encore trouvé écho auprès de l’État de Fribourg. © La Télé

Le personnel des soins l'a une nouvelle fois répété ce mardi devant les médias lors d'un point presse: il est nécessaire de revaloriser le métier d'infirmier à l'hôpital fribourgeois car il attire de moins en moins de jeunes. "Depuis 2009, plus rien n’a été fait alors que notre métier a passablement évolué au niveau des responsabilités, de la gestion et de notre autonomie", relève Josiane Spenner, infirmière experte en anesthésie à l'HFR. "Certains membres qui constituaient la commission d'évaluation des salaires de l'Etat s'imaginaient que notre travail ne consistait qu'à répondre aux sonnettes", s'exclame encore cette dernière.

Pourtant, la demande d'augmentation des salaires, lancée en 2017 et appuyée par le syndicat des services publics, n'a pas encore trouvé écho. Après le refus du Conseil d'Etat, la branche a retenté sa chance et une nouvelle demande est en cours d'examen auprès du canton. "Si on prend les critères d'évaluation d'EvalFri, nous avons les mêmes responsabilités qu'un enseignant au CO en ce qui concerne la vie d'autrui, souffle Lolita Bochud, infirmière experte aux soins intensifs à l'HFR. Le but n’est pas que les enseignants soient sous-évalués, mais que nous soyons évalués à notre juste valeur", précise cette dernière.

Inégalités dans les traitements

L'inégalité de traitement entre différents corps de métiers de l’État de Fribourg a donc du mal à passer. "On est vraiment en première ligne. Il est nécessaire que notre métier soit revalorisé", affirme pour sa part Nicolas Weber, technicien en radiologie médicale à l'HFR. 

Certains soignants préconisent d'ailleurs des changements susceptibles d'améliorer toute la prise en charge des patients: des salaires plus élevés ou plus de temps de repos. "Un soignant qui est valorisé dans son travail, qui est reposé, sera un soignant bien plus a même d’être dans l’empathie. La qualité de la prise en charge ne peut qu'être meilleure, c’est certain", explique Elisabeth de Castro, infirmière au sein de l'HFR.

Quelle suite compte donne le canton de Fribourg à ces requêtes? "Ce n'est pas parce qu'on a un Bachelor qu'on sera dans la même classe d'évaluation. Il y a de nombreux critères qui entrent en matière pour qualifier une fonction, il n'y a pas que la formation. On travaille avec un système d'évaluation assez complexe qui donne des points", explique le directeur des finances Jean-Pierre Siggen.

Actuellement, les infirmiers spécialisés ont droit à un salaire correspondant à la classe 19 de l’échelle des salaires de l’État de Fribourg. Ils touchent donc entre 80'000 à 120'000 francs par année en fonction de l'ancienneté, treizième salaire inclus. Mais les soignants demandent à être classés en catégorie 22 à 24, soit entre 90'000 à 134'000 par année pour la première et entre 98'000 et 144'000 francs pour la seconde. Le Conseil d’État fribourgeois devrait rendre une réponse sur cette revalorisation salariale cette année encore, promet le ministre des finances Jean-Pierre Siggen.

RadioFr. / La Télé - François-Pierre Noël / Mehdi Piccand/ Adaptation web: Luca Poli
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