Il lutte contre les gravières depuis un quart de siècle

Qui est Dominique Sprumont, visage et porte-voix de la lutte contre le plan de développement des gravières du canton de Fribourg?

Dominque Sprumont assure ne pas être de facto contre les gravières. © RadioFr.

Mardi, Dominique Sprumont était reçu par le Secrétaire général du Grand conseil fribourgeois dans la Salle des pas perdus, deux classeurs fédéraux vert pomme à la main. L'un d'entre eux contenait les 1210 signatures de la motion populaire. L'autre un tas de documents sur son combat du moment: les gravières. 

Dominique Sprumont avait le sourire. "On ne doit pas être loin d'un record de signature pour une motion populaire!" Ce Fribourgeois de 61 ans est catapulté sur le devant de la scène médiatique depuis une année, en tant que représentant du groupement citoyen pour un plan sectoriel pour l'exploitation des matériaux.

Habitant d'Hauterive

Ce professeur de droit de l'Université de Neuchâtel, spécialisé en droit de la santé, n'en est pas à son coup d'essai, même s'il affirme ne jamais s'être lancé dans une lutte de ce genre par le passé. "Je le fais parce que c'est une question de santé publique et de droit. En tant que professeur de droit, j'aime le respect de la légalité. Et ce n'est pas le cas dans toute cette procédure. Je n'ai jamais vu une procédure de consultation qui soit si peu respectueuse des personnes qui ont été sollicitées."

Il avoue quand même volontiers être directement concerné par le sujet: "J'habite Hauterive. Il est prévu qu'une gravière de réserve arrive dans mon jardin. Mais je ne m'oppose pas par principe aux gravières, ce serait bête. On ne peut pas construire sans gravier, on ne peut pas construire sans matériau."

Un sujet qui lui prend aussi temps conséquent depuis décembre 2024. Quelques week-ends et une partie de ses vacances sont passés dans cette lutte. 

Des luttes passées victorieuses

Sa première bataille contre les gravières à la fin du dernier millénaire. Il raconte: "En 1999, le Conseil communal de Posieux était entré en matière, il voulait agrandir la gravière de la Tuffière. Nous avons réussi à faire reculer l'exécutif lors de l'assemblée communale." 

Une décennie plus tard, l'habitant d'Hauterive apprend que des déchets du tunnel du Lötschberg sont entreposés à la Tuffière. "J'ai simplement posé des questions. Je voulais savoir si c'était dangereux pour la population."

Remportera-t-il une nouvelle bataille qui porte cette fois sur la distance entre les gravières et les habitations? "J'espère que le Grand conseil nous entendra, souffle Dominique Sprumont qui ajoute, confiant, sans nous activer, nous avons réuni 1200 signatures. Si besoin, nous arriverons à récolter les 6'000 signatures pour un référendum." Vous avez dit prêt à continuer la lutte? 

RadioFr. - Vincent Dousse
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