À Fribourg, La Fabrique donne vie à l'économie circulaire
La Fabrique a ouvert un espace de plus de 850 m² sur le site de l’ancienne caserne de la Poya ce samedi. Reportage.
Besoin d’une visseuse, envie d’imprimer en 3D, de réparer un vélo ou de coudre comme un pro ? Bonne nouvelle, tout cela est possible dès aujourd’hui à Fribourg, et ça se passe à La Fabrique!
C'est dans un cadre musical et sous un soleil de plomb que le collectif a lancé son inauguration sur le site de l'ancienne caserne de la Poya ce samedi. Au programme: visite guidée des associations, activités multiples, restauration et concerts. De quoi réjouir une affluence croissante au fur et à mesure de l'événement.
Six associations unies pour un avenir durable
"La Fabrique, c'est un regroupement d'associations" né en 2023, explique Xavier Schaller, président du collectif. Faute de pouvoir pérenniser leurs projets sur le site en développement de BlueFactory, plusieurs associations se sont unies pour imaginer une solution commune. C'est sur le site de l’ancienne caserne de la Poya que le collectif a trouvé son bonheur.
Parmi les associations qui composent La Fabrique, le FabLab Fribourg a une place bien particulière: celle de l'artisanat par ordinateur. « En gros, on est un club de bricoleurs assistés par ordinateur », résume avec humour Pascal Gremaud, président de l’association. Leur mission? Mettre à disposition des machines telles que des imprimantes 3D, découpeuses laser, ou encore des plotters vinyles. "Les gens peuvent venir avec leurs projets et ensuite nous, on les aide à les réaliser", explique-t-il. Et pas besoin d’être expert pour commencer: des ateliers ouverts au public permettent à tout le monde de repartir avec une création personnalisée.
La CASEASTOCK fait, elle aussi, partie du collectif. L’association fonctionne comme une bibliothèque… mais pour les objets. "L’idée, c’est de mettre à un seul endroit, à disposition des Fribourgeois et Fribourgeoises, plein d’objets et d’outils qui sont peu utilisés par leurs propriétaires, afin de les mutualiser", explique Bruna Levrat.
Pour l'association, La Fabrique offre un véritable écosystème favorable à cette logique: "Ça permet de partager des connaissances, d’avoir une plus grande synergie". Une vision partagée par Pascal Gremaud: "Être ici avec d'autres associations qui ont à peu près les mêmes buts, ça crée de la cohérence et de la visibilité. Une personne qui vient pour une association découvre les autres, et ça peut faire germer des idées de projets communs".
Parmi les autres associations réunies au sein de La Fabrique, Pignon sur Strass propose un espace dédié aux passionnés de vélo, combinant réparation, personnalisation et même fabrication. La Ressourcerie, quant à elle, récupère et valorise des matériaux de chantier pour leur offrir une seconde vie. Le Sous-Marin Jaune met à disposition un atelier de construction équipé, encadré par une équipe pluridisciplinaire. Enfin, La Canette ouvre les portes d’un atelier de couture accessible à tous, pour créer, réparer ou transformer des textiles.
"Préserver, transmettre, valoriser"
Au cœur de la démarche, l’économie circulaire. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Pour Xavier Schaller, c’est simple: "Toutes ces associations ont un point commun. Ce sont des citoyens et citoyennes qui cherchent des solutions pour un avenir le plus désirable possible".
Mais ce n’est pas seulement l’objet qui compte : "La dimension de connaissance et de savoir-faire est très importante pour nous, parce que l’artisanat a aussi disparu des villes".
C’est dans cette optique que La Fabrique adopte le slogan "Préserver, Transmettre, Valoriser". Selon le président du collectif, préserver, c’est "maintenir les savoir-faire et les diffuser". Transmettre, c’est "accueillir les idées et aider à rendre les projets concrets". Et valoriser ? "C’est remettre au goût du jour toutes les ressources qu’on a autour de nous. L’abondance d’objets qui dorment dans les armoires ou qui finissent à la benne".
Pour Xavier Schaller, cet espace est un vrai plus pour Fribourg: "Ce sont des citoyens et citoyennes qui s'engagent pour un futur plus désirable, et qui n'attendent pas que la politique agisse, mais proposent des idées concrètes". Il lance d’ailleurs un appel aux autorités: "Il n'y a pas que les grandes entreprises qui peuvent changer les choses. Il y a aussi les citoyens qui sont prêts à faire le pas et à amener des solutions concrètes".