Isochrone.ch: une carte interactive pour explorer la Suisse

Un Fribourgeois a développé une application web gratuite qui permet de visualiser toutes les destinations potentielles en transports publics à partir de n'importe quel point de départ.

Les différentes couleurs sur la carte permettent de voir facilement combien de temps il faut pour atteindre ces zones depuis le point de départ. © isochrone/Aubry Cholleton

Ne pas avoir de voiture alors qu’on aime aller en montagne n’est pas toujours évident. Aubry Cholleton, ingénieur pour l’application Fairtiq, le sait. Depuis six mois, ce Fribourgeois consacre une journée par semaine à développer Isochrone.ch, une application web gratuite dont le but est d’aider les utilisateurs à visualiser les zones accessibles en transports publics depuis n’importe quel point de départ en Suisse.

À la différence des applications classiques, Isochrone.ch prend uniquement un point de départ. L’outil génère alors une carte interactive qui montre tous les arrêts de transports publics, que ce soit de train, de bus, de bateau ou même des remontées mécaniques, accessibles dans un laps de temps. "Un habitant va par exemple pouvoir indiquer une gare ou même un arrêt de bus proche de chez lui, et une heure de départ. Il va ensuite immédiatement voir, grâce à différentes couleurs, toutes les zones où il peut voyager en moins d’une heure, de deux heures, de trois heures, ou plus", explique Aubry Cholleton.

Voici, en partant depuis la gare de Fribourg, tous les endroits accessibles en transports publics en trois heures de voyage ou moins. Source: isochrone.ch/Aubry Cholleton.

Au lieu donc de faire de nombreuses recherches pour comparer les options, l’application propose de découvrir ce qu’il est possible de faire autour, sans forcément se fixer d’objectif précis. L’idée est née d’un besoin personnel pour Aubry Cholleton. "Je vis au centre de Fribourg, sans voiture. J’aime beaucoup aller en montagne, faire de la randonnée ou du ski de randonnée", explique‑t‑il. "Certaines zones proches sont parfois presque inaccessibles en transports publics, alors qu’à l’inverse, des endroits éloignés sont plus facilement joignables, sans qu’on s’en rende compte."

Open source et pour tous

L’outil n’est pas utile seulement aux personnes qui cherchent des destinations d’excursions, précise l’ingénieur. "Ça peut être aussi par exemple pour des personnes qui cherchent à louer ou acheter un logement bien connecté, ou encore pour des urbanistes ou des décideurs qui souhaiteraient comprendre qu’elles sont les zones les moins bien connectées", notamment dans le but d’améliorer les dessertes.

Le site s’appuie sur les données d’opentransportdata.swiss. Des informations publiques, mais qui nécessitent un bon algorithme pour les exploiter rapidement et efficacement. Cet algorithme, c’est Aubry Cholleton lui‑même qui l’a codé. "Il fallait trouver un moyen d’utiliser ces données pour générer des cartes rapidement et de façon dynamique pour que l’utilisateur puisse interagir avec."

Tout le travail de l’ingénieur est open source, c’est‑à‑dire accessible à tous et gratuitement. "Je suis convaincu que quand il s’agit de transports publics, les données et les technologies doivent être ouvertes", défend‑il. "C’est ce qui nous permettra de développer de nouveaux outils et de rendre l’expérience la plus utile possible." Aubry Cholleton travaille à 80 % et profite de ses 20 % de temps libre pour développer ce projet.

Une version encore en évolution

L’application web est déjà fonctionnelle, mais n’est pas encore terminée. Mais alors qu’est‑ce que le Fribourgeois souhaite encore améliorer? Pas mal de choses, répond‑il. Il espère déjà étendre le service à d’autres pays européens comme la France, l’Allemagne ou encore l’Autriche. Il est également en train d’ajouter une option pour afficher les zones depuis lesquelles on peut rentrer avant une certaine heure.

"J’essaie d’inclure plus de fonctionnalités, une recherche plus fine et avec plus de paramètres", détaille‑t‑il. Mais l’amélioration principale sur laquelle il travaille est d'ajouter sur la carte des points d’intérêts, par exemple des excursions, des randonnées, des stations de ski, qui s’adresseraient donc à un public un peu plus ciblé.

Frapp - Mattia Pillonel
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