RFI: il fête 50 ans d'engagement bénévole

Engagé aux Rencontres de folklore internationales de Fribourg depuis la création du festival en 1975, Jean-François Vagnières n'a pas raté une édition.

Jean-François Vagnières nous raconte sa longue expérience de bénévole aux RFI. © Frapp

Originaire de la région lausannoise, Jean-François Vagnières découvre l’univers du folklore à travers des camps de danse, notamment à Fiesch, en Valais, dans les années 1970. C’est là qu’il fait la connaissance de l'un des créateurs des Rencontres de folklore internationales de Fribourg (RFI) Cyrill Renz. "On ne se connaissait pas au départ. Et puis, au fil de la semaine, on a commencé à parler de leur projet de créer un festival à Fribourg. Ils avaient besoin d'un coup de main" Le Vaudois s'engage dès la première édition en 1975 comme chauffeur, puis guide.

Ce qui l’a retenu toutes ces années? "Les contacts humains", répond-il sans hésiter. Chaque été, Jean-François accompagne une troupe venue du bout du monde: Népal, Russie, Roumanie, Burkina Faso, Slovaquie... Des liens se tissent, parfois pour la vie. Il a voyagé pour leur rendre visite, hors du cadre touristique, plongé dans le quotidien de ceux qu’il avait rencontrés sur les bancs du festival. "Ce que ça m’a apporté humainement est inestimable. Voir les gens dans leur contexte naturel, c’est autre chose. Ça ouvre les yeux, ça fait relativiser."

En immersion dans d'autres cultures

Parmi les anecdotes marquantes, il évoque ce groupe russe de Samara, rencontré dans les années 1990. Deux ans après leur passage à Fribourg, Jean-François leur rend visite. Dans le bureau du directeur, il découvre la cloche symbolique offerte par les RFI, soigneusement posée sur le bureau. "C’était touchant de voir qu’ils se souvenaient de nous."

Ou encore cette histoire improbable avec un groupe roumain, en 2023. Après le festival, ils avaient oublié une enceinte dans leur hôtel. Plutôt que de l’expédier à prix d’or, Jean-François décide de la livrer lui-même. "Je suis parti en Roumanie, sans prévenir. Résultat: quinze jours sur place, trois mariages, une immersion totale dans leur vie. C’était magique."

En 50 ans, Jean-François a vu le festival grandir, se transformer, évoluer. "Au début, c’était plus modeste, plus fermé aussi. Il y avait une certaine distance entre les groupes et les bénévoles." Aujourd’hui, il s’émerveille du changement. "Les jeunes sont incroyablement motivés. Ils vont naturellement vers les groupes, les échanges sont plus chaleureux, plus faciles."

Et même s’il admet humblement n’y consacrer qu’une semaine de ses vacances chaque année, il mesure l’ampleur du travail réalisé en coulisses par les équipes fribourgeoises. "Je suis un privilégié. Ce que je vis ici, c’est grâce à eux."

Le "papy" du festival

Avec humour, Jean-François accepte désormais son rôle de "papy du festival", assumé avec fierté. "On travaille avec une jeune guide cette année. Elle accepte de bosser avec deux vieux, et on s’entend à merveille!"

"Si quelqu’un hésite à devenir bénévole, je lui dirais qu’il y a beaucoup plus à gagner qu’à perdre. Ce n’est pas une question d’argent, c’est une question d’ouverture, de liens, d’humanité." Les Rencontres de folklore internationales battent leur plein jusqu'à dimanche à Fribourg.

Frapp - Laura Kolly
...