"C'est dans la cassure qu'il y a la force de vie"
A Chapelle dans la Glâne, Véronique Mooser sublime les fissures grâce au kintsugi, un art ancestral japonais.
Réparer les pots cassés, Véronique Mooser s'y connaît: depuis 2006, elle pratique l'art du Kintsugi, ou la sublimation de fissure sur des objets abîmés. "Kin" signifie l'or, tandis que "Tsugi" veut dire "remettre ensemble".
Cette art-thérapeute, dont l'atelier se trouve à Chapelle dans le sud de la Glâne, raconte sa pratique de cette technique dans un tout nouveau roman, S'accepter, se réparer, sublimer ses fêlures. "Le kintsugi, c'est vraiment le symbole de la réparation", commente Véronique Mooser.
"J'essaie de faire que cette cicatrice, cette marque, ne desserve pas l'objet, mais le rende différent, qu'il en devienne un autre. Je trouve que c'est beau, pour moi, c'est dans la cassure qu'il y a la force de vie. Ça me parle beaucoup, ça parle sûrement aussi un peu de ma vie, car elle n'a pas été facile. D'ailleurs, je ne sais pas si ça existe, des vies faciles."
Je suis fière de mes marques, de mes rides, je ne veux absolument pas qu'on me les enlève.
"Souvent, en occident, dès que quelque chose est cassé, on essaie de faire en sorte de le masquer." Mais l'artiste refuse cette vision et préfère laisser s'exprimer ces fêlures. "Je suis fière de mes marques, de mes rides, je ne veux absolument pas qu'on me les enlève." Malgré ce qu'indique le nom de son art, pour Véronique Mooser, sublimer, ce n'est pas forcément "mettre de l'or". "C'est dire simplement que j'existe"