La BNS subit une perte de 15,3 milliards
La Banque nationale suisse (BNS) a pâti au premier semestre de ses positions en monnaies étrangères, qui ont causé une perte de 22,7 milliards de francs. L'institut d'émission boucle ainsi les six premiers mois de l'année sur un débours de 15,3 milliards.

Le stock d'or de la BNS a permis d'atténuer la contreperformance des monnaies étrangères, le métal jaune ayant généré une plus-value de 8,6 milliards de francs, indique jeudi un communiqué. En revanche, les positions en francs ont affecté le résultat semestriel à hauteur de 1 milliard de francs.
La banque centrale helvétique rappelle que son résultat dépend principalement de l'évolution des marchés de l'or, des changes et des capitaux, ce qui implique de fortes variations. Au premier trimestre, la BNS a dégagé un bénéfice de 6,68 milliards de francs, alors que la perte a atteint 21,98 milliards au deuxième partiel.
La perte de la BNS au deuxième trimestre est dans la cible des prévisions des économistes de la grande banque UBS, qui tablaient sur un débours compris entre 17 et 27 milliards de francs.
La dégradation du résultat des monnaies étrangères s'inscrit dans un contexte de forte appréciation du franc, notamment face à l'euro et au dollar, depuis quelques mois. La BNS accuse ainsi des pertes de change à hauteur de 43,9 milliards de francs sur les six premiers mois de l'année.
Les incertitudes économiques et géopolitiques, causées en grande partie par les droits de douane décidés par le président américain Donald Trump, ont renforcé le franc dans son rôle de valeur refuge. L'or a profité de cette même dynamique. Au 30 juin, le kilo de métal jaune s'échangeait à 84'247 francs, contre 76'011 francs six mois auparavant.
La perte en francs s'explique principalement par les intérêts appliqués aux avoirs à vue en comptes de virement.
Dans son communiqué, l'institut d'émission souligne qu'il est tenu de constituer des "provisions suffisantes pour maintenir les réserves monétaires au niveau requis par la politique monétaire", façon de rappeler qu'une distribution à la Confédération et aux cantons n'est pas garantie, surtout lors d'années déficitaires.