Un laboratoire inédit mesure un gaz nocif dans le sol
La Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg collabore avec l'EPFL et d'autres instituts pour implanter des sondes sur le site de Bluefactory.
Il s'agit d'une première en Europe. Deux puits de 30 mètres de profondeur, creusés sous le chantier du bâtiment "smart living lab" à Bluefactory, vont servir à mesurer la présence du radon dans la croûte terrestre. Ce gaz est naturellement radioactif et dangereux pour la santé humaine. Une exposition prolongée peut engendrer des cancers.
La Suisse est particulièrement exposée. Selon l'Ordonnance sur la radioprotection de 2018, tout le territoire doit être considéré comme une zone à risque pour la présence de radon. Tous les travaux de construction ou de rénovations doivent évaluer le danger lié à ces particules et prendre les mesures nécessaires.
Des effets sur 15 à 20 ans
"On sait que le radon est la deuxième cause de cancer du poumon en Suisse après le tabac", explique la Prof. Joëlle Goyette Pernot, qui dirige l'équipe qui prépare les sondes utilisées pour capter le gaz toxique. Entre 200 et 300 personnes en décèdent par année.
L'objectif premier de ces mesures est d'observer l'impact de facteurs externes, comme la météo ou la géothermie, sur la présence du radon. Le danger existe en particulier pour les expositions sur le long terme, par exemple pour une famille qui s'installe dans une habitation où le gaz s'infiltre: "c'est une population qui est plus à risque, car les enfants vont grandir dans cette maison et y passer 15, 20 ans", souligne Joëlle Goyette Pernot.