La marque de chaussure On au coeur de la tourmente
Une enquête a révélé que la marque promue par Roger Federer profitait de marges importantes pour une qualité négligeable.
Il y a quelques jours, le magazine K-tipp révélait que la marque suisse On bénéficiait de marges conséquentes sur la vente de ses produits. Un exemple: un modèle vendu au prix de 200 francs sur son site internet, alors que la production, effectuée au Vietnam, coûte environ 20 francs à l'entreprise. Pire, la chaussure "Cloudtilt", née d'une collaboration avec la marque Loewe, est mise en vente au prix de 445 francs, pour un coût de production de 20,80 francs, soit vingt fois inférieur.
En comparaison avec ses concurrents, On est l'entreprise qui paie le moins les fabricants vietnamiens. En moyenne, elle achète un produit pour 19,76 francs, contre 30,56 francs par Puma, souligne l'enquête. Le prix demandé au client est aussi le plus élevé, et cela, surtout en Suisse comparé à l'étranger. Le magazine K-tipp indique que la marque est "jusqu'à 58 % plus chère en Suisse que dans d'autres pays".
Mauvaise qualité
Au-delà de sa valeur, c'est sa qualité qui est critiquée, d'abord par certains consommateurs, mais aussi par plusieurs spécialistes. Les chaussures On semblent s'abîmer facilement. "Ce sont des produits jetables", déclare un revendeur de la marque au magazine K-tipp. Elles seraient aussi trop souples, estiment les médecins sportifs et les orthopédistes, selon une enquête menée en 2021 par le magazine Saldo.
Lors de tests effectués par K-tipp sur différentes marques de chaussures de course et de randonnée, les modèles On performaient aussi bien, voire pire, que d'autres paires étant parfois jusqu'à quatre fois moins chères. Le magazine compare notamment le modèle "Cloudstratus" (240 francs) à la chaussure Kiprun "Long 2", vendue à 59,90 chez Decathlon.
Une telle marge bénéficie, selon K-tipp, aux dirigeants. Le magazine déclare que les trois fondateurs suisses de l'entreprise et leurs deux directeurs se sont versés 19 millions de francs pour l'année 2022. En 2021, l'entrée en bourse de l'entreprise leur avait permis d'amasser, entre eux cinq, plus de 80 millions de francs. Du côté de Roger Federer, figure de la marque, dans laquelle l'ex-tennisman a investi, il est impossible de connaître les retombées financières de son engagement.