"Les emplois dans les abattoirs sont en majorité précaires"

La pétition contre la construction d'un des plus gros abattoirs de volailles de Suisse a été remise ce mardi. Réactions des deux parties.

La pétition munie de 3'600 signatures a été remise ce mardi à la Chancellerie à Fribourg. © Greenpeace / Miriam Künzli

Le texte, lancé en juillet par l'association Eco-transition La Broye et soutenu par Greenpeace Suisse, a recueilli pas moins de 3'600 signatures. Il demande que le Conseil d'Etat ne cède pas le terrain à Micarna, même si cela implique de faire un trait sur les 400 à 500 emplois prévus.

"La population de St-Aubin se réjouit d'avoir un site comme Agrico, avec de l'innovation, mais là les emplois qu'on nous propose, ce sont vraiment les moins désirables sur le marché", dénonce Alaric Kohler, habitant de St-Aubin, co-fondateur de l'association Eco-Transition La Broye et membre de Greenpeace. "On sait que les emplois dans les abattoirs sont essentiellement précaires, les personnes ne restent vraiment pas longtemps et subissent des souffrances psychologiques à terme."

Alaric Kohler craint aussi que les emplois ne reviennent pas à la population locale. "On est seulement à 1h15 de Pontarlier, on risque d'avoir un trafic supplémentaire généré pour amener une main d'oeuvre intéressée par ces emplois-là."

De son côté, le canton dit prendre acte du dépôt de cette pétition et affirme qu'il communiquera prochainement sa réponse. Contacté par RadioFr. en début d'après-midi, le directeur des institutions, de l'agriculture et des forêts, Didier Castella, justifie son point de vue avec les besoins de la population. "Il y a une minorité qui veut supprimer toute la viande de l'assiette du consommateur, mais aujourd'hui la majorité des consommateurs mangent encore de la viande", souligne-t-il.

Quant à Migros, elle rappelle que la construction d'un nouveau bâtiment à St-Aubin a pour but de remplacer le site de Courtepin qui est obsolète et ne répond plus aux exigences actuelles. Le géant orange affirme vouloir établir des normes exemplaires en matière de durabilité et bien-être animal, comme l'explique son porte-parole, Tristan Cerf.

RadioFr. - Delphine Bulliard / Adaptation Web: Rémi Alt
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