Fribourg: la première heure de parking gratuite est arrivée

250 horodateurs ont été adaptés en Ville de Fribourg pour la première heure de parcage gratuite, mise en œuvre depuis hier. Pour en bénéficier, il suffit d’enregistrer sa plaque d’immatriculation à l’horodateur ou via une application.

Certaines et certains y voient un véritable coup de pouce pour faire une course rapide ou passer en ville sans devoir payer systématiquement sa place. "Ça nous évite de devoir payer, ça inciterait les gens à venir plus souvent", se réjouit un automobiliste.

D’autres habitants restent toutefois prudents: ils craignent une augmentation du trafic ou doutent d’un réel changement dans les habitudes de consommation. "Je pensais plutôt que Fribourg prenait des mesures pour enlever la voiture de la ville et j'ai l'impression que c'est une contre-mesure", regrette une habitante.

Des places plus accessibles pour tous

Acceptée par 58% des votants en 2024, l’initiative tient à soutenir l’économie locale. Pour les initiants, le centre-ville a perdu en attractivité ces dernières années, entre les travaux, la réduction des places de parc et la généralisation du 30 km/h. Selon eux, offrir la première heure permet de compenser cette image devenue moins accueillante. Mais aussi de rendre accessibles ces places de parking à toutes et tous, dont les tarifs augmentent depuis des années, précise Claudio Rugo, membre du Parti des Artistes à l'initiative de cette mesure.

Mais la gratuité ne s’applique pas partout: la zone autour de la gare, par exemple, reste payante et continue de fonctionner comme un dépose-minute. La durée maximale de stationnement, elle, ne change pas.

Un cadeau que la Ville ne peut pas se permettre?

Au Conseil communal, le ton est clairement plus sceptique. Les horodateurs ont rapporté 4,2 millions de francs en 2023, et l’exécutif redoute un manque à gagner d’environ 3,6 millions. Une somme loin d’être anodine pour le budget de la Ville. "Quand on fait des cadeaux, normalement, on doit être en capacité de se le permettre", remarque Pierre-Olivier Nobs, conseiller communal en charge de la mobilité. "Dans la mesure où le Conseil communal présentera prochainement un budget négatif, de perdre ces recettes sur le stationnement, c'est un impact non négligeable."

Pour les commerçants, l’effet concret reste à vérifier. Certains espèrent une hausse de la fréquentation, d’autres craignent que les automobilistes se contentent d’occuper les places gratuitement avant de repartir.

Pour certains, cette mesure ressemble à un cadeau de Noël avant l’heure. Pour d’autres, à une fausse bonne idée. Ses effets réels sur l’économie locale et sur les finances communales se mesureront dans les prochains mois.