La prison à vie, une peine rare
Qu'implique vraiment la prison à vie, requise notamment dans l'affaire de l'homicide d'une fillette à Vuadens? Explications.
La femme suspectée d’avoir tué une petite fille de 2 ans et demi à Vuadens en 2018 écopera-t-elle de la prison à vie? C’est la peine requise par le Ministère public fribourgeois, alors que la défense plaide l’acquittement. Le verdict doit tomber mercredi en fin de matinée.
La prison à vie, ou prison à perpétuité, est une sanction rare en Suisse. Actuellement, dans le canton de Fribourg, deux personnes purgent une telle peine. L’une d’entre elles est l’auteur de l’assassinat de Cheyres, condamné en 2021. La prison à vie ne peut être prononcée que pour des crimes très particuliers prévus dans le code pénal, comme l'assassinat justement, la prise d'otages ou encore les crimes de guerre. Les meurtres par exemple ne peuvent pas être punis par une peine de prison à vie.
Libération conditionnelle sous conditions
Lorsque la prison à vie est prononcée, le code pénal prévoit un examen de libération conditionnelle au bout de 15 ans. "Mais ça ne veut pas dire qu'on va libérer la personne. Dans les faits, elle peut très bien exécuter sa peine à vie", relève Xavier Orsini, chef du Service d'exécution des sanctions pénales et de la probation.
Pour les crimes qui ne sont pas passibles de prison à vie, dont les peines en Suisse vont de 3 jours à 20 ans, l'examen de la libération conditionnelle intervient aux deux tiers de la peine. Ainsi, une personne condamnée à 12 ans de prison verra sa situation réévaluée après 8 ans.
"Pour trancher, on va se baser sur le comportement de la personne en détention, on va déterminer quelles sont ses perspectives en liberté. On se basera aussi sur le préavis émis par la commission de dangerosité, composée de manière pluripartite au niveau fribourgeois. Et si le pronostic n'est pas défavorable, elle sera remise en liberté. C'est la règle en droit suisse", explique encore Xavier Orsini.
