La Suisse forme les meilleurs mécatroniciens du monde
C'est la semaine de la formation à Fribourg. Michel Tinguely est coach aux SwissSkills pour les mécatroniciens. Il était l'invité de la semaine.

Radio Fribourg: Vous êtes formateur depuis plus de 30 ans, coach au Swiss Skills depuis de nombreuses années, expert au championnat du monde des métiers, les WorldSkills. Votre spécialité, c'est la technologie automobile. Alors, je voudrais commencer par vous demander, est-ce que vous avez toujours su que vous vouliez faire ça ?
Michel Tinguely: Oui, j'ai toujours su que je voulais faire ça. D'ailleurs, j'ai peut-être une petite anecdote. J'ai commencé l'apprentissage en 1974 et en 1973, quand j'ai voulu demander une journée de congé pour aller me présenter pour faire un examen pour être mécanicien en automobile, mon conseiller professionnel m'avait dit, oubliez M. Tinguely, il n'y a pas d'avenir. J'ai quand même voulu faire ça.
Vous m'avez confié tout à l'heure qu'à l'âge de 20 ans, vous auriez rêvé participer aux compétitions internationales comme le système SwissSkills, Euroskills, WorldSkills. Est-ce que vous pouvez nous expliquer un peu comment tout ça fonctionne ?
En Suisse, pour l'Union Professionnelle Suisse de l'Automobile, on va chercher quelqu'un pour aller aux championnats du monde. Mais comme on a plusieurs régions linguistiques, on fait ce qu'on appelle une présélection. On va choisir 20 candidats qui vont participer au SwissSkills, donc au mois de septembre cette année à Berne, avec toutes les autres professions. Et puis, de ces 20, on va prendre les trois premiers pour aller aux championnats du monde en 2026 à Shanghai.
L'automne dernier, pour les WorldSkills à Lyon, votre candidat mécatronicien avait fait une médaille d'argent. Et la candidate suisse allemande l'or. Votre méthode de préparation fonctionne ?
Apparemment oui. C'est aussi grâce au système suisse de formation dual, donc apprentissage et école, qui est, je pense, jalousé par certains pays. Ils viennent regarder comment on fonctionne en Suisse. Je crois que c'est la bonne formule.
Quelles sont les qualités d'un bon candidat d'après vous ?
Il doit montrer de l'engagement et de la persévérance parce qu'il faut tenir quatre jours, et il y a la pression de la montre aussi. Il faut simplement tenir pendant quatre jours, c'est ça qui est important.
Quel est l'intérêt de se frotter à l'élite internationale, à se frotter à des Chinois ou des Brésiliens ?
Ça permet de faire des connaissances, de se mesurer aux autres, et puis de se faire un réseau. C'est du networking aussi, c'est ça qui est important pour la suite après.
Vous voyez de plus en plus de filles dans ce domaine ?
Oui, on a eu justement dans le secteur des véhicules utilitaires une fille qui a montré qu'elle est capable de battre les gars dans l'atelier des poids lourds, et puis aussi dans les autres professions, on voit de plus en plus de filles.
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