La vie sans Nico Hischier
Absent pour la fin du Championnat du monde à la suite d'une blessure musculaire survenue contre l'Allemagne, Nico Hischier laisse un immense vide. A Patrick Fischer de trouver le moyen de le combler.

Dans la série des casse-tête insolubles, celui qui est proposé au staff de l'équipe de Suisse après la blessure de Hischier fait assurément partie des plus compliqués. Parce qu'un pays comme la Suisse ne peut se permettre de perdre son centre numéro un, utilisé dans toutes les situations et aussi intraitable en défense qu'il est imaginatif en attaque.
Mais c'est pourtant bel et bien la mission de Patrick Fischer et de ses assistants aujourd'hui: comment rendre l'absence du capitaine la moins dommageable possible? En favorisant des joueurs capables d'évoluer à plusieurs postes sur le front de l'attaque, on peut avancer que le Zougois s'est montré plutôt prévoyant. Flanqué à l'aile de Nico Hischier et Timo Meier au cours du premier match, Sandro Schmid a pris face à la Norvège place au centre de Kevin Fiala et de Meier.
Hischier irremplaçable
"Ca ne change pas grand-chose, j'essaie de jouer mon jeu avec intensité, c'est ce qu'attend Fischi, explique le joueur de Fribourg-Gottéron. Ca fait un moment que je suis en National League et que j'ai l'habitude d'évoluer à ces deux positions."
Quand on lui parle de remplaçant de Hischier, l'attaquant de bientôt 25 ans évite toute comparaison hâtive: "Non, je ne dirais pas que je le remplace. Un joueur comme lui, on ne peut pas le remplacer poste pour poste. Mais il y a des joueurs de qualité dans cette équipe qui peuvent monter dans l'alignement et jouer un vrai rôle."
En essayant de tirer un peu de positif de cette situation, on peut se dire que les joueurs vont se battre pour leur capitaine. "C'est en tout cas dommage pour lui, estime Schmid. Nous, nous devons continuer parce qu'on a beaucoup de qualité dans cette sélection et on va tout donner. Il veut qu'on gagne."
En attendant Nino?
Parmi les solutions possibles, il y a celle de replacer par exemple Tyler Moy au centre. Avec ses 7 points en 5 matches, l'Américano-Suisse livre de bonnes performances. Et sa vision du jeu peut lui permettre de servir Fiala et Meier dans de bonnes conditions. Lors du match contre l'Allemagne, Fischer avait placé Malgin avec les deux ailiers de NHL, mais il a décidé par la suite de recomposer la ligne Riat-Malgin-Andrighetto.
Ce qui est certain, c'est que des solutions existent grâce à la polyvalence des profils emmenés par le sélectionneur au Danemark. La Suisse a encore deux rencontres à disputer dans le tour préliminaire dimanche soir contre la Hongrie et mardi (12h20) contre le Kazakhstan. Patrick Fischer pourra utiliser ces deux parties afin de préparer au mieux son quart de finale agendé jeudi. Quelques automatismes en plus ne feront certainement pas de mal.
Il faudra également voir si Nino Niederreiter débarque en cas d'élimination de ses Winnipeg Jets face à Dallas (3-2 pour les Stars dans la série, match VI cette nuit au Texas). Son arrivée offrirait un boost à tout le monde, lui qui est l'un des seuls à compter trois médailles d'argent mondiales (2013, 2018 et 2024) avec Roman Josi et Reto Berra. Seulement, le Grison est un ailier et non un centre. Mais gageons que Fischer ne fera pas la fine bouche.