L'AfD, classé "extrémiste", porte plainte
L'AfD, actuellement en tête de certains sondages nationaux, a annoncé lundi une action en justice contre la décision du Renseignement intérieur de le classer comme parti "extrémiste" de droite pouvant représenter un danger pour l'ordre démocratique.

Une requête contre la décision de l'Office fédéral de protection de la Constitution (BfV) a été déposée devant le tribunal administratif de la ville de Cologne (ouest), a indiqué un porte-parole du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD).
L'idéologie de l'AfD "dévalorise des groupes entiers de la population en Allemagne et porte atteinte à leur dignité humaine", ce qui n'est "pas compatible avec l'ordre démocratique" du pays, a jugé vendredi le Renseignement intérieur pour expliquer son verdict.
Cette classification confère aux autorités d'importants moyens de surveillance et de contrôle, s'ils sont jugés nécessaires, y compris des communications privées de responsables du parti. La décision a relancé le débat sur une éventuelle interdiction de l'AfD, un des premiers dossiers chauds pour Friedrich Merz, qui doit encore être élu au poste de chancelier mardi, tandis que Washington a pris fait et cause pour le parti d'extrême-droite.
"Tyrannie déguisée"
Le vice-président américain JD Vance a accusé l'Allemagne de reconstruire un "mur de Berlin", tandis que le secrétaire d'État Marco Rubio a qualifié cela de "tyrannie déguisée" et a estimé que "l'Allemagne devrait inverser sa décision". Le Renseignement intérieur "opère de manière autonome" et sa décision résulte d'"un examen exhaustif et neutre", s'est défendue la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser.
Créé en 2013, l'AfD a réalisé une percée historique lors des élections législatives du 23 février en arrivant deuxième avec plus de 20% des voix, doublant son score précédent. Depuis, le parti a même dépassé dans certains sondages l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de Friedrich Merz.