L'appel des hôpitaux pris au sérieux

Les grands hôpitaux suisses appellent à un confinement. "Cela est à prendre très, très au sérieux, a réagi Alain Berset dimanche dans le 19h30 de la RTS.

Le conseiller fédéral Alain fédéral prend l'appel des hôpitaux à un lockdown très au sérieux. © KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Cinq hôpitaux universitaires ont envoyé cette semaine un avertissement à Alain Berset à propos de la situation des patients atteints de Covid-19, rapporte la SonntagsZeitung. Dans une lettre, ils ont fait part de "leur grande inquiétude quant à la situation actuelle": les lits dans les unités de soins intensifs se raréfient, le personnel infirmier a atteint son point de rupture.

Si la pandémie, dont on assiste à un rebond depuis une dizaine de jours, ne devait pas ralentir, le Conseil fédéral devait annoncer de nouvelles mesures vendredi, a précisé Alain Berset sur le plateau du 19h30 dimanche. Selon lui toutefois, "déclarer à nouveau la situation extraordinaire ne servirait à rien". "Aujourd'hui on a une situation qui est sous contrôle et qui continue de diminuer [...] Nous avons tous les outils pour agir dans le cadre actuel et on doit le faire avec les cantons. Nous avons montré que nous pouvons le faire: on a pris des mesures vendredi." Il a ensuite rappelé que le Conseil fédéral reste exrêmement attentif et adapte en permanence le dispositif.

Concernant la vaccination en Suisse, Alain Berset a dit qu'elles devraient commencer en janvier. "Cela dit, il ne faut pas non plus attendre de miracle de ce vaccin tout de suite. Cela prend du temps, car il faut deux doses pour la plupart d'entre eux avec un laps de temps entre les deux injections. Et on ne peut vacciner des milliers de personnes dès les premiers jours. On va d'abord devoir sortir de cet hiver avec nos propres forces."

La fin des transferts entre hôpitaux

La conseillère d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz estime, aussi au 19h30 sur la RTS, que "le contenu de cette lettre doit vraiment être pris au sérieux, puisqu'elle fait état d'une surcharge hospitalière pas seulement en Suisse romande, mais aussi du côté alémanique. Cela signifie que des transferts potentiels deviendraient de plus en plus compliqués s'ils s'avéraient nécessaires."

Malgré l'appel des hôpitaux, la Suisse ne semble donc pas vouloir suivre le chemin de l'Allemagne qui a décrété un nouveau confinement à partir de mercredi et jusqu'au 10 janvier. Selon Uwe E. Jocham, directeur de l'Hôpital de l'Île à Berne sur la RTS, il faudrait pourtant des mesures claires et unifiées pour diminuer le nombre de contacts entre les gens. Il plaide pour des mesures radicales: "un lockdown pourrait être une de ces mesures".

Pour Huldrych Günthard, professeur d'infectiologie à l'hôpital universitaire de Zurich aussi sur la RTS, "nous marchons sur la corde raide. Si nous mettons davantage de capacité à la disposition de malades du Covid, les autres patients vont en souffrir. On ne peut pas privilégier une seule maladie".

ATS
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