Un Fribourgeois comme chef du Renseignement

Serge Bavaud a été nommé directeur du Service de renseignement de la Confédération (SRC). Benedikt Roos succèdera à Thomas Süssli à la défense.

Âgé de 52 ans, Serge Bavaud est titulaire d’un master en histoire et en économie de l’Université de Fribourg. © KEYSTONE

L'armée et le Service de renseignement de la Confédération (SRC) ont trouvé leur nouveau chef. Benedikt Roos succèdera à Thomas Süssli à la défense. Et 
Serge Bavaud poursuivra le travail de Christian Dussey. Ils ont été nommés vendredi par le Conseil fédéral.

Le divisionnaire Benedikt Roos, 60 ans, prendra ses fonctions le 1er janvier. Il a été promu au grade de commandant de corps. Depuis 1997, il a exercé différentes fonctions au sein de l'armée. Il est commandant des Forces terrestres depuis août 2024.

Benedikt Roos (photo) remplacera Thomas Süssli à la tête de l'armée


Avec son expérience, sa formation et son parcours militaire, Benedikt Roos est la personne la plus qualifiée pour relever les défis de l'armée: l'achat des avions de combat, du système sol-air, la modernisation des troupes et de la cyberdéfense, a indiqué le ministre de la défense Martin Pfister. "Je suis convaincu qu'il mènera l'armée dans le futur avec succès. Il a les compétences de conduite et le charisme nécessaire."

Pour le nouveau chef de l'armée, la responsabilité est sa devise: envers ses hommes, le Département, la politique, les médias et la population. Suite aux nombreuses affaires qui plombent l'armée, il faut redonner confiance.

Et pour ce faire, "il est important de fixer des priorités, démontrer qu'on a un plan et qu'on fait quelque chose". L'une de ses priorités est de renforcer la défense. La proximité d'une guerre n'est plus un critère décisif. Par ailleurs, M. Roos estime important de mieux préparer les projets avant de se lancer.

Gestion des crises

A 52 ans, le Fribourgeois Serge Bavaud prendra la tête du SRC au 1er novembre. Son prédécesseur, qui avait annoncé rester jusqu'à fin mars 2026, quittera ses fonctions à la fin de l'année. M. Bavaud avait été nommé ambassadeur en Algérie en juin et aurait dû prendre ses fonctions cet automne.

"Serge Bavaud connaît parfaitement la politique de sécurité de la Suisse. Il a une riche expérience au sein du DDPS et du DFAE. Il connaît les crises, le désarmement, la politique de sécurité et la diplomatie", a salué Martin Pfister. Il oeuvre depuis 2014 au Centre de gestion des crises du Département fédéral des affaires étrangères dont il a pris la direction en 2022.

Dans un contexte de fortes tensions, la Suisse a besoin d'un Service de renseignement fort et efficace avec des structures modernes. Un point fort est la sécurité intérieure, a rappelé M. Pfister. Le ministre exige également du nouveau directeur qu'il traite rapidement les problèmes, surtout pour le personnel. Les relations avec les cantons et les partenaires étrangers ont également la priorité.

L'ambassadeur dispose d'une expérience de conduite et connaît les processus de la politique et de l'administration fédérale. Il remplit parfaitement le cahier des charges.

"Je suis conscient de l'ampleur de la tâche, que j'envisage avec lucidité et engagement", a lancé le directeur désigné. Dans son parcours construit au coeur des enjeux de sécurité, M. Bavaud a été "confronté à des situations critiques et a développé une capacité à agir vite, à fédérer et à garder le cap dans l'incertitude".

Contexte tendu

Les démissions de Thomas Süssli et de Christian Dussey sont intervenues dans un contexte tendu. L'annonce de leur départ est tombée un mois après celui de l'ancienne conseillère fédérale Viola Amherd, en charge du Département fédéral de la défense (DDPS).

Elles ont également fait suite à la publication d'un rapport accablant pour le groupe Ruag MRO, aux mains de la Confédération, qui a révélé de graves dysfonctionnements. Plusieurs polémiques ont entouré et entourent encore le DDPS. Dernière en date: les "prix fixes" des F-35.

Le SRC est également dans une posture délicate. Sa modernisation et sa restructuration sont un enjeu important, mais se heurtent à plusieurs écueils. M. Dussey avait rappelé lors de l'annonce de son départ que la pression était énorme et "qu'il y a de la fatigue". Il a renoncé à une indemnité de départ.

ATS
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