L'arnaqueuse ne veut pas rester 10 ans en prison
Condamnée l'année dernière pour plusieurs escroqueries, une Franco-Algérienne demande au Tribunal cantonal de réduire sa peine.
La prévenue, âgée de 46 ans, estime que sa peine est disproportionnée. En juillet 2023, le Tribunal pénal économique l'a reconnue coupable d'escroquerie par métier commise à plusieurs reprises, d'usure par métier et de blanchiment d'argent. Au total: 5 millions de francs soutirés à ses victimes. Elle a fait recours de sa condamnation auprès du Tribunal cantonal qui rejuge l'affaire depuis ce vendredi.
Le procureur général Fabien Gasser a comparé cette histoire rocambolesque à la série "Inventing Anna", diffusée sur Netflix. L'histoire vraie d'une belle jeune femme qui arrive à attirer dans sa toile des investisseurs et qui monte son arnaque mensonge après mensonge.
Dans le cas fribourgeois aussi, la prévenue parvient à séduire astucieusement des hommes pour qu'ils lui confient leur argent. Ce qu'ils font les yeux fermés, n'hésitant pas à encourager même certaines connaissances à faire pareil. Pour parvenir à ses fins, la femme use de ses charmes, prétend notamment avoir étudié le droit et attendre un juteux héritage.
Manipulatrice et menteuse
Mais au lieu de faire fructifier cet argent, la prévenue mène un train de vie luxueux. Elle se filme avec des liasses de billets de 1000 francs dans les mains et publie la vidéo sur les réseaux sociaux.
Pour le Ministère public, cette femme menteuse, manipulatrice et sans scrupules mérite de rester dix ans derrière les barreaux. "La prévenue a profité de petits indépendants qui ont travaillé dur toute leur vie pour être tranquilles à leur retraite", plaide le procureur général. Il cite le cas de l'une des victimes, un menuisier neuchâtelois à qui la prévenue a fait miroiter une vie de couple pour lui soutirer plus d'un million de francs. Aujourd'hui, la société de l'homme a fait faillite et sa santé mentale est inquiétante.
L'argent a disparu
Quant aux cinq millions escroqués, ils restent introuvables, malgré les investigations de la police et du Ministère public. "Chaque fois qu'on arrivait quelque part, il n'y avait plus rien! Les coffre-forts avaient déjà été clôturés, les comptes bancaires vidés et les chambres nettoyés. On a bien trouvé une fois 100'000 francs dans un coffre, mais il s'agissait de fausses coupures!", regrette le procureur général Fabien Gasser.
Le Tribunal cantonal rendra son verdict la semaine prochaine.