Le Festycharme tire la prise après onze éditions

"Le festival qui fait Jazzer!", tel était le slogan du festival de musique gratuit qui animait le village gruérien depuis 2012. Fondée par Christine Repond, la manifestation s'organisait notamment dans les restaurants de la place, où artistes suisses et internationaux venaient célébrer les sonorités jazz chères à sa fondatrice, elle-même pianiste.

La septuagénaire portait le projet à bout de bras. Désormais, la musique ne résonnera plus, apprend-on dans le journal communal. La santé financière du festival reposait principalement sur les aides qu'il percevait, et en grande partie celle venant de la commune. Les subventions de cette dernière sont passées de 30'000 à 5000 francs en l'espace de onze ans, pour un budget total de 50'000 francs. Une baisse drastique, due à la concurrence avec d'autres événements dans la région, fatale au festival.

Une dernière tentative

Pour la dernière édition, en 2023, une unique soirée payante sur trois jours avait été mise en place afin d'attirer la foule. Le chanteur français Maxence et le rappeur fribourgeois Pablo Rime s'étaient d'ailleurs produit. Malheureusement, les près de 200 billets vendus n'ont pas permis de dégager de bénéfice. Les deux journées suivantes, gratuites, ont eu plus de succès, mais la formule allait atteindre ses limites pour un public habituellement doté de 2000 personnes.

Selon nos informations, un nouveau projet pour 2025 était en cours de réflexion avec des organisateurs plus jeunes, sans aboutir. Christine Repond garde toutefois l'espoir de le voir ressusciter. "Je pleure mon bébé charmeysan, en espérant une reprise de flambeau par des grands cœurs musicaux", lance-t-elle.

Malgré la situation, la Charmeysanne dit avoir toujours été soutenue par le Conseil communal et le remercie pour son travail. Elle continuera à œuvrer dans la région, avec le Bulle Jazz Festival, dont la prochaine édition aura lieu ce week-end.