Le Ministère public fribourgeois est sous l'eau
En 2024, l'autorité judiciaire a traité 17'000 procédures. Un chiffre en hausse. Le MP n'arrive plus à absorber le volume de travail.
Le Ministère public fribourgeois croule sous les dossiers. Les années passent et se ressemblent pour l'instance judiciaire. Les procureurs ont traité 17'000 procédures l'an dernier, soit mille de plus qu'une année auparavant. Un volume de travail qu'ils n'arrivent plus à absorber. C'est le message qu'a voulu faire passer le procureur général Fabien Gasser devant la presse mercredi, en présentant le rapport 2024. Fabien Gasser, qui effectue son dernier mandat à la tête du Ministère public du canton de Fribourg. Il passera le flambeau à la fin de l'année 2025. Son remplacement et celui de ses adjoints représentent un autre défi dans ce contexte de surcharge.
Cette année, le MP attend l'ouverture prochaine d'une 16ème cellule judiciaire, (composée d’un procureur, d’un greffier et d’un secrétaire), censée soulager le personnel. En attendant, le procureur général Fabien Gasser se montre dépité: "Ca devient lassant de convoquer la presse et de se plaindre chaque année. Mais on fait le job, même si ça nous coûte cher. On commence à sentir l'épuisement du personnel. On le fait, mais il y a une charge de travail qui est extrêmement lourde". 62% des affaires sont traitées dans un délai de trois mois. Le travail est fait dans les temps, mais parfois moins soigné.
Du coup, le Ministère public s'efforce de trouver des processus plus efficients. Un nouveau système numérique sera testé dès la semaine prochaine, concernant les resquilleurs qui ne paient pas leur billet de bus ou de train. Les TPF déposeront directement leur plainte pénale en ligne et le Ministère public pourra saisir directement l'ordonnance. Cela devrait diminuer de moitié le temps de la procédure. À terme, ce procédé pourrait s'étendre aux CFF et aux BLS par exemple.
Nouveau phénomène inquiétant
Le Ministère public constate un phénomène inquiétant: la consommation de cocaïne et de kétamine des jeunes dès l'âge de 14 ans. Un nouveau trafic de drogue a été repéré en Gruyère.
Depuis de nombreuses années, la scène de la drogue est connue des autorités judiciaires à Fribourg. D'ailleurs, les infractions liées aux stupéfiants sont en baisse depuis le déménagement du Tremplin et l'ouverture d'un local d'injection. Mais un nouveau marché émerge à Bulle, selon Philippe Barboni, procureur en charge des affaires liées aux stupéfiants:
Le procureur se rend une fois par semaine au tribunal pour des affaires en lien avec le trafic de drogue. Cela occupe 100% de son temps.
