Le Presstival: un festival pour réenchanter le journalisme
Le premier festival de journalisme romand propose un coup de projecteur inédit sur la profession ce samedi à Bienne. Plus de 50 événements attendent le public.

A Bienne, le stade de la Gurzelen se transforme le temps d’une journée en agora journalistique. C’est là que se tient le premier Presstival, un événement dédié au journalisme romand, initié par un comité de jeunes professionnels. "Le journalisme est en friche, ce lieu aussi. Il y a une cohérence symbolique", explique Jessica Monteiro, responsable communication du projet.
Face aux crises qui frappent le métier — licenciements, désertification médiatique, perte de confiance —, l’équipe d’organisation, forte de 53 journalistes, veut créer un espace de rencontre. " L’idée est de discuter des difficultés propres à chaque rédaction, mais aussi des enjeux communs. Et surtout, de rencontrer un public qu’on ne voit plus assez", insiste-t-elle
Une journée dense, variée, accessible
Le programme est riche: conférences, spectacles, podcasts, expositions photo… Le tout dans une ambiance conviviale et participative. Parmi les moments forts: un procès fictif autour des procédures bâillon, un speed-dating avec des journalistes, et des discussions avec des reporters internationaux, comme Iyad Alasttal, journaliste gazaoui réfugié en France ou Ekaterina Glikman, journaliste russe en exil en Suisse.
Le journalisme local est aussi au cœur des réflexions. "On accueille Caroline Gebhard du Quotidien de La Côte, qui viendra parler de la nécessité d’un journalisme de proximité, au plus près des gens et de leurs réalités", détaille Jessica Monteiro. Autre enjeu démocratique, l'intelligence artificielle sera abordée lors d'une conférence de Solange Ghernaouti, experte internationale en cybersécurité.
Un message d’espoir malgré les défis
Le Presstival assume aussi un discours résolument tourné vers l’avenir. "Oui, les enjeux sont graves: perte de financement, concentration des médias, défiance du public… Mais organiser ce festival, c’est aussi proposer un récit positif, montrer qu’il y a encore une envie de faire du journalisme, autrement et collectivement", affirme la porte-parole.
L’objectif du comité? Créer un déclic. "Ce qu’on espère, c’est que ce soit un rendez-vous pérenne. Que ce ne soit pas juste une parenthèse, mais un point de départ pour autre chose, peut-être même de nouveaux projets collectifs", conclut Jessica Monteiro.
L’entrée est libre, avec une contribution conseillée de 15 francs. Le financement du festival repose sur des soutiens divers: syndicats, fondations, dons de journalistes et du public.