Toujours surchargé, le SEJ demande des postes en plus

Sept mois après leur grève, les employés du Service de l'enfance et de la jeunesse maintiennent la pression sur le Conseil d'Etat.

Le SEJ dénonce un manque de moyens pour répondre aux situations de violences domestiques qui impliquent des enfants, par exemple. © envato (image d'illustration)

Fribourg ne respecte pas les normes de la Conférence en matière de protection des mineurs et des adultes (COPMA), qui recommande entre 50 et 60 enfants par intervenant en protection de l'enfance, selon le SEJ. "Actuellement, chaque collaborateur prend en charge 78 dossiers", déplore le Syndicat des services publics dans un communiqué.

Une situation qui empêche les professionnels d'intervenir pour protéger correctement les enfants victimes de maltraitance, de violences physiques ou sexuelles. 

Pour sortir de la surcharge, le SEJ et le Syndicat du service public (SSP) demandent à l'Etat des moyens supplémentaires: 8 équivalents plein-temps pour 2025, et encore 12 nouveaux postes pour les deux années suivantes. 

Assez de faire les pompiers

Certs, 8 postes ont été créés en 2024, mais cela reste insuffisant, selon Laurence Bugnon, intervenante en protection de l'enfant: "Nous sommes obligés d'intervenir en urgence, quand la situation est critique. Parfois, on retourne voir une famille après un long moment, et on s'aperçoit que l'adolescent est déscolarisé ou se met en danger. On est obligé de prendre des mesures fortes. On se dit que l'accompagnement aurait été différent si on était intervenu plus tôt."

Laurence Bugnon est claire: malgré les avancées en 2023, le personnel du SEJ reste surchargé aujourd'hui. Et cela a des conséquences sur la prise en charge des enfants. "Avant, j'avais l'habitude d'anticiper l'été, de proposer des camps ou d'autres activités pendant les vacances. Cette année, je n'ai pas pu le faire."

Autre intervenante en protection de l'enfant qui a pris la parole lors de la conférence de presse ce jeudi, Donika Morina Gentil a pour sa part souligné les obstacles rencontrés dans le suivi des familles d'accueil, liés à ce manque d'effectifs. Un manque qui dure depuis plusieurs années.

"Quand les familles d'accueil sont épuisées ou se retrouvent face à des difficultés, nous n'avons malheureusement pas toujours les moyens de les soutenir, alors qu'on aurait besoin de les accompagner de manière étroite pour que les placements tiennent à long-terme", détaille-t-elle.

Pour rappel, le Conseil d'Etat avait accepté certaines revendications suite à une grève de trois jours en novembre dernier. Le gouvernement avait notamment accepté de reconnaître les normes de la COPMA. 

Frapp / RadioFr. - Maëlle Robert / an
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