Le ski de randonnée à quel prix dans le canton?

La peau de phoque a la cote dans la région. Mais faut-il faire payer les adeptes pour l'entretien des pistes? Tour d'horizon.

Les amateurs de peau de phoque sont de plus en plus nombreux en Suisse et dans le canton. © KEYSTONE

De plus en plus de personnes se mettent à la peau de phoque ou à la raquette. Et bien souvent, ils utilisent des pistes balisées pour leur activité, que ce soit pour l’ascension ou pour la descente.

Sauf que ces pistes sont entretenues principalement pour les skieurs et autres amateurs de glisse, qui paient, eux, des abonnements, et qui représentent donc des rentrées financières pour les remontées mécaniques. Faut-il dès lors faire participer les randonneurs à ces frais, en leur faisant payer une contribution ? Dans le canton de Fribourg, les avis sont partagés sur la question.

A Charmey: au bon vouloir de chacun

Depuis la saison 2019-2020, les responsables des remontées mécaniques de Charmey ont décidé d’installer des panneaux explicatifs, à chaque point de départ d’une randonnée, pour sensibiliser les randonneurs au fait qu’ils utilisent des pistes qui sont entretenues. Ils ont dès lors la possibilité de faire un versement aux Remontées mécaniques, sous la forme d’une contribution volontaire: uniquement s’ils le souhaitent et du montant qu’ils veulent.

Ces randonneurs ont également la possibilité, s’ils le souhaitent, de profiter des paysages gruériens en fin de journée. Car chaque soir, une piste de ski reste ouverte plus tard que les autres. Le damage ne se fait pas avant 22 heures, pour leur permettre de profiter.

A La Berra: en réflexion

Toujours en Gruyère, mais du côté de La Berra, les randonneurs à ski ou en raquettes peuvent profiter gratuitement de leur activité. Mais « des réflexions sont en cours », nous a indiqué le directeur des Remontées mécaniques, Bruno Sturny, qui précise que « pour l’instant, il n’y a rien de concret.» 

Actuellement, il s’agit de peser les avantages et les inconvénients à l’introduction d’une contribution, pour gérer le flux de randonneurs. Mais selon Bruno Sturny, « la plupart des randonneurs utilisent les sentiers officiels pour la raquette ou la peau de phoque.»

A Moléson: autre stratégie

A Moléson, les randonneurs sont très nombreux à monter au sommet, en longeant les pistes de ski. « Certains jours, il peut y en avoir entre 30 et 40 et c’est dangereux. Il faut les faire venir à un autre moment», indique Antoine Micheloud, le directeur des remontées mécaniques.

Pour cela, il mise sur les « après-ski rando » qui ont lieu chaque vendredi, qui s’inscrit dans le tournus organisé par les Remontées mécaniques du canton pour que chacune ferme plus tard un jour de la semaine, afin de permettre aux randonneurs de profiter plus longtemps des pistes. «Ceux qui montent plus tard peuvent aussi redescendre en funiculaire qui sera ouvert plus longtemps », explique Antoine Micheloud. Car les vendredis d’hiver, le damage des pistes ne démarre pas avant 23 heures.

C’est donc sur cet aspect-là que le directeur de Moléson veut miser, même s’il n’est pas totalement contre l’idée de s’inspirer de ce que fait Arolla, en proposant un pass journalier en ligne pour ces randonneurs. Mais pour l’instant, rien n’est arrêté.

Aux Paccots: statu quo

En Veveyse, aucune réflexion n’est actuellement en cours: ce qui se fait semble satisfaire tout le monde. Les randonneurs peuvent profiter gratuitement des sentiers balisés.

Selon Charlotte Dumas, de l’Office du tourisme de Châtel-St-Denis, « si on commence à faire payer le ski de randonnée, on prend le risque qu’ils utilisent des pistes non-balisées, c’est dangereux et ça pose un problème pour la faune». Pas question donc de changer ce qui se fait actuellement aux Paccots.

RadioFr. - Lauriane Schott
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