Le sol en alerte aussi dans le canton de Fribourg
Les glissements de terrain ne touchent pas que le Valais. Reportage à Portalban, où plusieurs milliers de mètres cubes se sont mis en mouvement l'hiver passé.
Il y a un mois environ, la catastrophe de Blatten avait marqué tous les esprits en Valais. Le canton de Fribourg est loin d'un tel danger, mais chaque mouvement de terrain déclenche une organisation bien rodée, comme à Portalban, où la terre bouge.
Une masse de plusieurs milliers de mètres cubes s'est en effet mise en mouvement l'hiver passé. De quoi alerter la commune. "On s'est vraiment dit que là, ça peut être problématique. On a des habitations qui sont proches du site. Du coup, il a fallu réagir assez rapidement", explique Alexandre Elie, conseiller communal.
La commune fait appel au canton et mandate un bureau d'ingénieur pour évaluer les risques et les mesures à prendre. Heureusement, les habitants ne doivent pas être évacués, mais depuis trois semaines, une entreprise spécialisée dans le terrassement travaille sur la zone. "Nous avons évacué beaucoup de matière qui a glissé", explique Medin Selimovic, responsable à Redzo & Fils SA.
L'entreprise réalise les derniers nettoyages avant de récolter les eaux, principalement moteur du glissement de terrain. "On va essayer de retirer un maximum d'eau de ce système en positionnant une tranchée de récolte des eaux de surface et des drains dans le terrain", détaille le géologue d'ABA-GEOL SA Damien Poffet.
Plusieurs acteurs
"On applique ce qu'on appelle la gestion intégrée des risques", ajoute Benoît Mazotti, chef de la section Forêt et dangers naturels au Service des forêts et de la nature du canton de Fribourg. "Il n'y a pas qu'un acteur qui peut tout faire, plusieurs doivent se mettre en place. On aura des bureaux d'ingénieur, les instances communales bien sûr et au niveau cantonal, notre service qui assure la stratégie, le soutien technique et la subvention des autorités locales."
Les travaux ici à Portalban sont estimés à 550'000 francs. L'État subventionne la commune à hauteur de 70%. "Et heureusement d'ailleurs, parce que pour des petites communes comme les nôtres, ça serait très compliqué de pouvoir s'en sortir avec de telles urgences. On n'a pas vraiment le temps de mettre en place un budget, puis ensuite d'aller faire voter ça en assemblée", précise Alexandre Elie.
Dans la commune de Delley-Portalban, ce glissement de terrain est le septième depuis 2023.