Le Suédois qui transforme la défense des Dragons
Rencontre avec Rikard Franzen, entraîneur assistant des Dragons, un visage familier du championnat suisse.

Rikard Franzen n’est pas le premier nom qui nous vient à l’esprit lorsque l’on pense au staff de Fribourg-Gottéron. Il y a d’abord l'entraineur star Roger Rönnberg, attendu depuis une saison à la BCF Arena, ou alors celui qui a ramené une Coupe Spengler à Fribourg, Lars Leuenberger. Mais entre ces deux hommes, on retrouve justement Rikard Franzen, un visage familier du championnat suisse, que nous avons rencontré au terme d’un entraînement.
"Je suis coordinateur défensif, je m’occupe donc des défenseurs et du boxplay", explique l’ancien défenseur, qui a notamment joué pour Berne au début des années 2000. Une fois sa carrière de joueur terminée, il est passé de l’autre côté de la bande, et voilà plus de 10 ans qu’il y est en Suisse. À 57 ans, le Suédois a notamment été entraîneur assistant à Lausanne, Langnau (avec une saison comme entraîneur principal) et Genève, avec qui il a remporté le titre en 2023 et la Ligue des champions en 2024.
J’ai passé beaucoup de temps en Suède et j’avais un peu envie de changer d’environnement.
Cela fait donc une vingtaine d’années qu’il a découvert la Suisse. "J’aime le pays, j’aime rencontrer des gens de différentes cultures, découvrir de nouvelles langues et échanger avec les gens. J’ai passé beaucoup de temps en Suède et j’avais un peu envie de changer d’environnement."
Développer ET gagner
Durant toutes ces années, celui qui est aussi assistant de l’équipe de Suisse a aussi pu assister à l’évolution du hockey helvétique: "Il y a dix ans, tout tournait autour de la victoire, uniquement du 'gagner, gagner, gagner', sans trop penser à faire progresser les joueurs. Aujourd’hui, on voit cette évolution, et avec l’équipe nationale aussi."
Cet été, Rikard Franzen a donc décidé d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Il a quitté la cité de Calvin pour celle des Zaerighen afin de participer au lancement de ce qui doit être l’ère Rönnberg. "Ce que j’ai aimé, c’est le projet, la façon dont Roger travaille, celle de Lars aussi, et plus globalement la vision du club: la volonté de progresser, de faire grandir l’équipe et les joueurs", explique-t-il. Bonus: il a pu découvrir une nouvelle ville. "Je marche beaucoup et j’ai déjà pas mal arpenté les environs, c’est une très belle ville, surtout la vieille ville."
Je le laisse parler et je me tais...
Et il ne regrette pas son choix: "Je n’ai pas besoin d’être autant sous les projecteurs. J’y ai été pendant vingt ans comme joueur, puis comme entraîneur principal. Aujourd’hui, c’est une bonne position pour moi, un bon environnement." Plus discret que son compatriote Roger Rönnberg, il en rigole : "Je le laisse parler et je me tais…" Un calme qu'il n’a pas toujours eu. "Quand je jouais, j’étais peut-être un peu plus comme Roger derrière le banc, avec de grands gestes! Je me suis un peu apaisé avec l’âge, mais sinon, je pense que ma façon de voir le jeu reste la même que quand j’étais joueur."
Cette discrétion ne veut pas dire qu’il n’a pas d’impact sur les performances fribourgeoises. Les Dragons sont tout de même la meilleure équipe du championnat en infériorité numérique. "C’est vraiment satisfaisant, parce qu’on a beaucoup travaillé pour ça, et c’est valorisant de voir que ça porte ses fruits."
Étape par étape jusqu'au titre
Mais globalement, quel bilan tire-t-il du début de saison de Gottéron? "C’est bien jusqu’ici. Il y a encore des domaines où l’on veut progresser et on y travaille chaque jour, individuellement et en équipe", explique le Suédois. "La saison est longue et nos objectifs s’inscrivent dans la durée, mais je vois les progrès, les étapes qu’on franchit jour après jour, et ça me satisfait."
Rikard Franzen n’a donc pas échappé à la question de savoir si cette année est la bonne. "C’est difficile à dire", répond-il. "J’ai remporté le titre avec Genève il y a trois ans, j’avais alors vu la progression étape par étape et je pense qu’on suit la même voie ici. Après, il faut toujours un peu de chance… mais je dis souvent que quand on travaille dur et qu’on se développe, la chance finit par être de notre côté."
Un choc contre le leader
De la chance, il en faudra un peu pour les Fribourgeois, 4e du classement, qui affronteront Davos à la BCF Arena. Premiers du classement, les Grisons survolent le championnat et comptent 15 points d’avance sur leurs premiers poursuivants.
"On voit que tous leurs réussis sont en pleine confiance", prévient Julien Sprunger. Le capitaine des Dragons complète: "On sait que c'est une équipe très complète, qui a de bons gardiens, de bons joueurs suisses, de bons étrangers. Et puis, il y a des périodes comme ça où tout tourne en notre faveur."




