L'Epître pourrait disparaître
La revue littéraire fait face à d'importants problèmes financiers. La faute notamment à l'impossibilité de recevoir un soutien structurel.
C'est un coup tonnerre dans le milieu de la littérature. "Nous avons hésité à mettre la clé sous la porte". Les mots de Matthieu Corpataux sont limpides. Son bébé, la revue littéraire l'Epître est en danger.
Le problème? "On reçoit beaucoup de demandes et aujourd'hui notre structure ne suffit plus pour y répondre. Nous sommes devenus trop gros par rapport à nos rentrées d'argent." Voilà la base du problème posé par le fondateur et éditeur de la revue. "Nous avons beaucoup grandi depuis la professionnalisation de la revue en 2017-2018. Entre 2021 et 2023, nous avons aussi profité de la bourse Livre+. Il s'agit d'un montant important, 75'000 francs"
Un manque d'aide structurelle
Grâce à cet argent, l'Epître a notamment pu développer une série d'ateliers d'écriture dans les écoles: la poésie du kebab. Le projet cartonne. L'Epître utilise en partie l'argent de la bourse Livre+ pour proposer cet atelier à un prix correct aux établissements. Une fois cette bourse épuisée, l'Epître augmente le prix de son offre. Avec cette hausse, difficile pour certaines écoles de s'aligner, elles renoncent au projet.
"La revue est reconnue dans toute la francophonie", se réjouit Matthieu Corpataux, qui se bat pour la rémunération des auteurs et autrices. "On nous pousse à nous agrandir, on nous dit "c'est super ce que vous faites", mais il n'est désormais plus possible d'obtenir des aides étatiques", regrette celui qui est aussi directeur des rencontres littéraires "Textures".
Matthieu Corpataux espère que la révision de la loi sur les affaires culturelles ira dans le bon sens pour sa revue. En attendant un potentiel coup de pouce législatif, pour tenter d'inverse la tendance et sauver l'Epître, le responsable organise une soirée de soutien. Elle a lieu le 19 janvier prochain au Phénix à Fribourg.
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