La réadaptation oncologique pour "l'après" cancer du sein
Continuer l'activité physique en parallèle des traitements, c'est la mission d'un programme mis en place à l'HFR. Reportage.
Depuis le début de l'année, l'HFR propose un programme de réadaptation oncologique novateur, une première en Suisse. Les patientes commencent leur réadaptation dès le début des traitements. Chaque semaine pendant trois mois, ces femmes atteintes d'un cancer du sein se réunissent pour des séances de sport à l'HFR. Elles font partie d'une étude pour connaître, entre autres, les bienfaits du sport durant la réadaptation oncologique.
Ce mardi matin, c'était cardio et musculation à l'hôpital cantonal. Thibault Devaud, maître de sport en activité physique adaptée à l’HFR prépare pour toutes les séances un programme adapté aux patientes et à leur état de forme du jour, en travaillant notamment sous forme de "circuit training". Pour lui, il y a plusieurs avantages à travailler de cette manière: "On peut adapter la charge et l’intensité à chaque patiente, mais elle reste dans un groupe, ce qui est très important".
Ces cours rythment la vie des patientes qui subissent de lourds traitements pendant plusieurs semaines. Pour chacune d'entre elles, c'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres femmes dans la même situation. Certaines d’entre elles ont même trouvé de véritables amies dans le groupe. "Nous sommes soudées, unies, on rigole bien et on se voit même en dehors de l’HFR", explique Anne-Laure Wicht, l’une des patientes.
Une énergie débordante
D’un point de vue physique, elles relèvent également plusieurs bienfaits, comme un regain d’énergie, même en période de chimio- ou de radiothérapie. "Les séances de sport m’apportent plus d’énergie et une meilleure tonicité musculaire", note Rahel Grossi, une autre participante au programme. Anne-Laure Wicht venait aux cours de sport le même jour que ses chimios: "J’avais une énergie débordante et ça me faisait un bien fou".
Ce n'est pas qu'une impression des patientes; les résultats médicaux le confirment. Même si l’état physique diminue de toute façon pendant la chimiothérapie, cette baisse peut être amoindrie grâce à l’activité physique. "Parfois, les résultats sportifs sont même meilleurs, grâce au suivi intensif et régulier. Et dans tous les cas, on voit une amélioration", précise Thibault Devaud.
En plus des séances de sport, les participantes bénéficient également d'un suivi psychologique et nutritionnel pendant le programme. Elles ont aussi la possibilité de suivre des consultations en médecine intégrative, où la médecine conventionnelle est combinée à des solutions de médecine alternative.