Les futurs avocats visitent la prison centrale

Fin mars, une vingtaine d'avocats stagiaires ont visité la prison centrale en basse ville de Fribourg. Nous les avons accompagnés.

La prison centrale devrait quitter Fribourg pour Bellechasse en 2028. © KEYSTONE

Ils et elles attendent devant la grande porte grise de la prison, les cartes d'identité sont rassemblées, les téléphones portables laissés dans les voitures ou déposés à l'entrée de la prison. La visite peut commencer.

Une vingtaine de membres de l'association des avocats stagiaires fribourgeois se sont inscrits pour visiter l'imposante bâtisse qui accueille cent détenus. Pour certains de ces futurs avocats, c'est une première, d'autres ont déjà eu l'occasion de visiter leurs clients en prison.

Comprendre la vie en prison

L'imposante porte coulissante est close. Nous voilà enfermés. "C'est un système de sas, explique Alain Sauteur chef de la division prison centrale, nous n'ouvrons pas la prochaine porte tant que la première n'est pas fermée." À l'entrée, quelque chose attire l'œil: un boîtier dans lequel le personnel de la prison laisse ses clés personnelles. Le système fonctionne comme un dépôt. Impossible de partir de la prison avec une clé du lieu. Imaginez si une d'entre elles venait à être égarée!

Mais alors, en quoi cette visite est-elle utile? "Ça nous permet de nous familiariser avec l'environnement des détenus qui sont nos éventuels clients. Cela peut nous aider dans le conseil. On pourra mieux les guider et leur expliquer ce qu'ils pourraient vivre", explique Brian Hofer, avocat stagiaire.

L'établissement pénitentiaire a aussi un intérêt à organiser ce genre de visite, explique Alain Sauteur. "Les avocats stagiaires viennent souvent voir des personnes détenues. J'ai un intérêt à ce qu'ils comprennent le fonctionnement et les conditions de détention, cela évite des échanges d'écritures qui nous font perdre du temps."

Des détenus qui travaillent

Alain Sauteur guide les avocats stagiaires dans les couloirs étroits et les escaliers en colimaçon. Le groupe visite les cellules, les cuisines, la cour de promenade, la salle des parloirs avec sa moquette grise d'une certaine époque et ses poutres apparentes, la salle de sport ou encore l'atelier où certains détenus peuvent travailler. C'est là qu'on y fabrique le best-seller du moment:des petits scooters en bois à bascule.

Une information qui a surpris Pascal Tabara, membre de l'association des avocats stagiaires. "Je ne pensais pas qu'ils avaient des locaux pour travailler directement sur le site de la prison centrale."
À l'issue de la visite, Brian Hofer voit la prison différemment: "Avant d'y entrer, l'imaginaire fonctionne fort et il y a tout ce côté mystique de la prison. On se rend ensuite rapidement compte que cela fonctionne un peu comme une petite entreprise."

Nina Hochstetter a, elle, été marquée par l'humanité dont font preuve les personnes qui travaillent dans la prison. "On oublie que ce sont des humains qui travaillent au quotidien avec les détenus pour qui ce n'est pas une période de vie facile. Bravo à eux."

RadioFr. - Vincent Dousse
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