Les procédures pénales, une épreuve pour les victimes

Des organisations d'aide aux victimes se sont réunies ce mardi à Fribourg pour faire le point 30 ans après l'application de la LAVI.

Le simple fait de contacter une avocate ou un avocat pour constituer un dossier ou déposer une plainte peut être un défi pour les victimes. (Image d'illustration) © KEYSTONE

Le langage utilisé dans la loi est souvent incompréhensible pour monsieur et madame tout le monde. Le simple fait de contacter une avocate ou un avocat pour constituer un dossier ou déposer une plainte peut être un défi.

Pour venir en aide aux citoyens, les centres LAVI, basés sur la loi fédérale d'aide aux victimes, ont été créés au début des années 90. Le congrès "Regards croisés sur les enjeux d’accès à la justice, 30 ans après l’entrée en vigueur de la Loi fédérale d’aide aux victimes (LAVI)" a réuni 300 personnes à l’Université de Fribourg ce mardi. L’occasion de faire le point, particulièrement sur les questions en lien avec l’accès à la justice.

30 ans après

Trente ans après l’entrée en vigueur de la loi, l’existence dans chaque canton de centres de consultations pour les victimes est réjouissante, ont indiqué les organisateurs. De 2000 à 2022, le nombre de personnes qui ont bénéficié d’une consultation en Suisse a triplé, selon le communiqué de l'événement. Dans le canton de Fribourg, plus de 1700 personnes ont bénéficié de ce type de service en 2022. 

Toutefois, des obstacles concrets empêchent encore les victimes de connaître et de faire appliquer leurs droits, ont déploré les participants. Quinze recommandations visant à améliorer la situation des victimes en sont ressorties. Toutes visent à favoriser l’intégration de la perspective des victimes dans les mécanismes de la justice, à favoriser leur expression et à minimiser les risques de victimisation secondaire durant la procédure judiciaire.

Un accompagnement pour les victimes

Pour rappel, ces aides sont offertes à toute personne touchée par les effets d’une infraction, mais aussi à leurs proches. La victime peut s’adresser à n’importe quel centre en Suisse, même en dehors de son canton de domicile.

"Le droit pénal est concentré sur l'auteur, sur ce qu'il a fait, sur comment le punir, sur comment le réinsérer dans la société, explique Manon Duffour, présidente de la conférence régionale LAVI de Suisse latine. La victime n'était qu'un dommage collatéral dans cette procédure. Cette loi a pu donner un accompagnement psychologique offert par l'État, qui paye aussi des heures d'avocat, un soutien juridique, un accompagnement tout au long de la procédure pénale." Il est aussi possible de commencer la prise en charge avant de déposer plainte.

ATS / RadioFr. - Simon Gumy / Adaptation web: Mattia Pillonel
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