Les Terrasses d'Ogoz enlisées dans des problèmes de terrain

Autour des immeubles, des traces de chantier sont visibles depuis plusieurs années. Un problème plus compliqué qu'il n'y paraît.

Les Terrasses d'Ogoz en 2022. © Google/Alexandre Correira

Les Terrasses d'Ogoz… trois immeubles au bord du lac de la Gruyère accueillent 18 logements avec vue sur l'île d'Ogoz. Le lotissement a été livré en 2016 et pourtant, on peut toujours y voir un glissement de terrain en amont de la construction et un important amas de terre en aval.

Ces traces de chantier, qui datent de 2021, inquiètent un député fribourgeois. C'est une "très mauvaise image du district de la Gruyère pour les touristes de passage", estime le vert'libéral Daniel Savary. Il interpellait l'année dernière le Conseil d'État, qui lui répond ce vendredi que l'affaire est prioritaire pour le Service des constructions et de l'aménagement (SeCA).

Un risque à établir

Si la remise en état du terrain prend autant de temps, c'est parce que la situation est plus compliquée qu'elle en a l'air, notamment en raison des risques causés par le déblai et le remblai. Un bureau de géologues a récemment été mandaté pour établir un état précis de la situation, note le Conseil d'État.

L'expertise devra définir si le glissement de terrain au-dessus des logements est un danger pour les habitants et si des mesures de protection des rives du lac sont nécessaires avant d'évacuer l'amas de terre en aval du lotissement. Le gouvernement rappelle que la remise en état de la parcelle et l'ensemble des coûts des mesures seront à la charge de la propriétaire du terrain.

Des problèmes dès le début

Pour rappel, le projet des Terrasses d'Ogoz date de 2003. Un permis avait alors été prorogé jusqu'en 2013, année du début des travaux pour les premiers logements. Le projet s'écartait en effet significativement du Plan d'aménagement de détail (PAD) "Cité d'Ogoz" de 1992, notamment en termes de typologie des bâtiments et d'aménagements prévus, mais avait tout de même été validé par la commune et la préfecture.

Les constructions devaient continuer pour s'étendre à 200 logements, mais en 2021, les travaux sont stoppés nets par le dézonage du terrain, qui passe de zone à bâtir en zone agricole. Les alentours des immeubles n'ont depuis jamais été remis en état.

Et l'affaire ne s'arrête pas là, puisque suite à ce dézonage, le promoteur du projet souhaite une indemnisation de 19 millions de francs à la commune de Pont-en-Ogoz. Une demande qui est toujours en cours d'examen, indique le Conseil d'État.

Frapp - Mattia Pillonel
...