L’HFR s'engage contre les traitements médicaux excessifs

L’Hôpital fribourgeois devient partenaire d’une association faitière qui veut lutter contre les traitements n'apportant aucun bénéfice.

L'HFR rejoint l'association "smarter medicine" © Keystone

"Moins, c’est parfois mieux !" L’Hôpital fribourgeois devient partenaire d’une association faitière qui veut lutter contre les traitements médicaux excessifs. Son nom : "Smarter medicine", un anglicisme désignant une médecine qui se veut plus performante en luttant contre la surmédicalisation et les actes inappropriés.

La surmédicalisation est l’une des principales défaillances du système de santé suisse. On estime généralement que 20% des opérations et des traitements sont superflus dans l’assurance de base. L'association "Smarter medicine", créée en 2017, regroupe, déjà en son sein plusieurs hôpitaux publics, au Tessin, à Zurich, Genève (HUG) et Lausanne (CHUV) et aussi la clinique privée de la Tour à Genève.

Un "rationnement" des soins

La faitière propose notamment des listes sur lesquelles figurent à chaque fois cinq traitements de spécialités médicales ou de professions de la santé qui n'apportent habituellement aucun bénéfice. "La visibilité et la diffusion de ces informations permettront aux patients de se renseigner sur des types de traitements qui ne sont peut-être pas recommandés, explique Catherine Favre Kruit, responsable communication de l'HFR. Cet engagement visible sera aussi utile pour les médecins. Ils pourront mieux expliquer pourquoi ils ne préconisent pas ou plus un traitement qui était jusqu'ici largement utilisé."

Ce changement touchera donc tant les médecins que les patients. Ces derniers devront surmonter une crainte d’un rationnement des soins. Parmi les traitements peu bénéfiques identifiés figurent par exemple les radiographies pour des douleurs au dos qui sont ressenties depuis moins de cinq semaines sans autres signaux d'alarmes. "Cette radiographie ne va pas changer le diagnostic et va charger le patient en radiation inutile", soulève Catherine Favre Kruit. 

Alors que l'hôpital fribourgeois accumule les déficits (l'HFR table sur un budget 2023 déficitaire de près de 28 millions de francs), n'est-ce pas ce pas mal venu de vouloir réduire au maximum les traitements administrés ? "Pas du tout, répond Catherine Favre Kruit. Les critères de prise en charge d'un patient ne reposent pas sur les bénéfices attendus. Ce qui compte, c'est l'efficacité du traitement et son impact pour le patient."

RadioFr. - Mehdi Piccand
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