Lorage: "Avec cet album, je tourne une page de ma vie"

Le rappeur fribourgeois Lorage a sorti son deuxième album "Memento Mori" en novembre dernier. Interview.

A 31 ans, Lorage a signé deux albums. © Luzi Widmer

Pourquoi ce titre, "Memento Mori"? 

"Rappelle-toi que tu vas mourir", on peut voir ça comme une sorte de menace, mais on peut aussi voir ça comme le côté un peu carpe diem pour vivre pleinement. Vivre pleinement parce que la mort est là pour tout le monde et on l'oublie parce que on connaît que la vie jusqu'à maintenant. "Memento Mori" est une phrase qui est revenue dans ma vie à plusieurs reprises. Elle englobait bien tout le projet. 

L'album parle de ton vécu...

J'écris beaucoup plus quand tout va mal. Ma musique a une teinte un peu déprimante, mais j'essaie de changer ça. Avec cet album, j'ai l'impression de tourner une page de ma vie. Au moment de sortir cet album, de l'offrir au public, ça m'a soulagé d'un poids, car j'avais pratiquement dit tout ce que j'avais à dire.

"Astéroïde B-612", c'est l'astéroide sur lequel est né Le Petit Prince. La chanson a énormément de références au conte, c'était une ligne directrice pour cet album. 

On parle souvent d'écriture spontanée dans le rap, est-ce que c'est aussi ton cas?

Je mets beaucoup de temps et de pensées dans mes textes. Les parties les plus spontanées sont les refrains. Je ne suis pas très fort en improvisation...En revanche, j'ai un titre, "La Roue" avec KT Gorique, qui écrit des choses incroyables dans des délais impensables pour moi. 

 

Comment ton style a-t-il évolué? 

Sur mon premier album "Sauvage" (ndlr 2019), il y avait un ton rap old-school, qui a été importé des Etats-Unis en France, avec un rythme assez simple, un tempo assez bas. Beaucoup de samples, peu de sons. Mais je suis toujours resté dans des instrumentals qui pouvaient susciter des émotions. Sur ce deuxième projet, on sent une touche plus actuelle au niveau rythmique, plus trap. On conserve le côté émotion. 

Il y a plusieurs featurings dans ton album, c'est la culture du partage du rap?

Sur cet album, on était une dizaines à travailler dessus d'une manière ou d'une autre. On a besoin d'être une équipe. Et puis, j'ai l'impression qu'il faut essayer de pas être trop dans dans l'ego et de se dire: moi, je peux tout faire tout seul mieux que les autres. Non, il y a quelqu'un qui fera les lignes de batterie mieux que toi. Il y a quelqu'un qui pourra t'aider dans le mix, même si tu t'y connais un petit peu, etc. C'est vraiment un travail de partage aussi.

Ecouter l'interview complet: 

RadioFr. - Thierry Savary
...