"Je ne pensais pas jouer avec Fribourg-Gottéron à 17 ans"

Le Gruérien Lucas Joly a touché du bout des doigts son rêve de devenir hockeyeur professionnel, avant de vivre la désillusion. Témoignage.

Comme beaucoup de jeunes sportifs, Lucas Joly s'est approché de son rêve de devenir athlète professionnel, avant que plusieurs évènements viennent chambouler son destin. Le hockeyeur gruérien de 25 ans a pourtant tout essayé. 

Repéré à l'âge de 15 ans lors d'un camp d'entrainement, Lucas Joly intègre le mouvement junior de Fribourg-Gottéron et se forme pendant deux ans dans le meilleur club du canton. Performant, le Bullois se fait remarquer. La consécration arrive le jour où Jan Cadieux, alors entraineur de l'équipe masculine, le convoque pour affronter Ambri-Piotta. "J'avais les pulsations qui commençaient à monter. Je ne pensais pas que ce jour arriverait si rapidement", explique-t-il.

Il s'agira du seul match professionnel de sa carrière. Après deux dernières saisons, il termine son aventure à Fribourg sans possibilité de rejoindre la première équipe. Une situation en partie due à une blessure aux adducteurs contractée lors de la dernière saison, et qui s'apprête à lui causer beaucoup de torts.

Tenter le rêve américain

Il trouve finalement une suite au Québec, où il termine meilleur buteur du championnat junior de Maritime Junior A Hockey League (MJAHL), une des ligues situées juste en dessous de la Western Hockey League (WHL) le meilleur niveau junior du pays. Dans l'enchainement, il reçoit l'offre d'une équipe à Toronto. Mais le covid chamboule ses plans et il se retrouve contraint de revenir en Suisse.

En 2021, une occasion se présente finalement à lui. Celle d'intégrer une équipe en ligue universitaire aux États-Unis. Il y étudiera et, en parallèle, disputera une saison de hockey. Après une période de réflexion, notamment à cause des 20'000 francs d'écolage qu'il devra payer, il décide de tenter sa chance et rejoint le Morrisville State College dans l'État de New-York.

Le coup de grâce

Après plusieurs semaines d'entrainements, il foule la glace pour le premier match de championnat. Mieux encore, il inscrit son premier but après dix minutes. Mais sur la célébration, ses adducteurs, restés discrets jusqu'à là, cèdent définitivement. Malgré une opération subie aux États-Unis, les douleurs ne partiront jamais complètement. Le rêve s'arrête.

Le retour à la vie normale fut un choc important pour Lucas Joly, qui avoue être passé par une période de dépression. "Je me suis renfermé sur moi-même. Je ne me levais de mon lit que pour manger". Cela a duré plusieurs années.

Une situation qu'il a réussi à inverser. "Petit à petit, j'ai remonté la pente. J'ai passé beaucoup de temps dans la nature et je me suis reconnecté à ma foi", raconte-t-il. "Quand je repense à cette expérience, je suis surtout reconnaissant de l'avoir vécue. Et je m'autorise désormais à avoir d'autres rêves que celui d'être hockeyeur professionnel", conclut-il. Désormais, Lucas Joly a entamé des études pour devenir physiothérapeute. 

Frapp - Théo Charrière
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