"L'UE doit travailler d'égale à égale avec la Suisse"

La Suisse relance ses négociations avec l'Union européenne ce lundi. La réaction du conseiller national Nicolas Kolly (UDC).

Invité de RadioFr., Nicolas Kolly a parlé de la mobilisation des paysans et du mandat de négociation avec l’Union européenne. © KEYSTONE

RadioFr: Les négociations officielles entre la Suisse et l'UE débutent officiellement ce lundi à Bruxelles. L'UDC, votre parti, s'est directement emparé du dossier. Vous le dites, notamment sur vos réseaux, que cet accord est "dangereux" pour la Suisse. Vous dites aussi sur une vidéo que "l'UDC va combattre cette menace". Pourquoi être autant catégorique?

Pour la petite anecdote, je suis dans une commission, celle de l'aménagement, de l'énergie et de l'environnement, qui est concernée par cet accord. L'administration n'a même pas eu le respect de nous donner cet accord dans une langue nationale! Il nous a été transmis en anglais. Ça veut dire quelque chose sur cet accord de soumission que veut nous infliger l'Union européenne. Alors, on sait que sur certains sujets, la formation, par exemple, l'électricité, l'économie, nous avons besoin d'améliorer nos relations avec l'Union européenne. Mais pas à n'importe quel prix. Et si on analyse cet accord, on voit qu'à court terme, il pourrait nous aider. Par contre, à long terme, c'est vraiment un mariage que l'on fait avec l'Union européenne, mais un mariage où c'est l'une des parties qui décidera tout. Et c'est un mariage où on ne pourra pas revenir en arrière. Donc il ne faut pas prendre ces décisions à la légère. Et l'UDC est très vigilante sur cela.

Vous dites encore qu'il faut permettre à la population de voter librement sur ce qu'elle veut, dans les grandes lignes, sans que l'Union européenne ou sa cour ne l'interdisent. Ça signifie qu'en Suisse, on fait passer des lois qui ne seraient pas acceptées dans le reste de l'Europe? 

C'est exactement cela. Parce que dans cet accord institutionnel, il y a quand même une obligation de reprendre le droit d'un point de vue dynamique. C'est-à-dire de reprendre tout le droit créé par l'Union européenne sur les sujets qui seront concernés. Et en cas de désaccord, ce sera en dernier ressort la Cour de justice de l'Union européenne qui devra trancher. Et très concrètement, si demain une initiative populaire déposée va à l'encontre de ces accords, elle ne serait pas applicable.

Vous avez dit qu'il y a certains points qui sont intéressants concernant l'électricité, ou encore la formation. La solution pour vous, c'est donc de tout jeter, plutôt que de tenter aussi de participer d'une certaine manière à ces négociations pour que chacun y trouve son compte?

L'Union européenne est aussi appelée à se modifier. Il y a les élections européennes ce printemps. Je crois que l'UE doit arrêter de vouloir imposer par le haut ses décisions. Elle doit travailler d'égale à égale à la Suisse, qui est un pays souverain, certes un petit pays dans l'UE, mais un pays souverain. On arrive à travailler de manière égale avec tous les autres pays du monde. On vient de faire un accord de libre-échange qui nous est assez favorable avec l'Inde, qui est quand même une grande nation avec beaucoup de population. Je pense qu'on devrait pouvoir y arriver également avec l'Union européenne. Mais c'est clair qu'avec l'UE qui veut tout dicter ce qui se passe dans la population et qui n'accepte pas que certains mouvements populaires dans les pays soient contre sa doctrine, le fait qu'un petit pays au milieu géographiquement fasse un peu ce qu'il veut, ça la gêne, mais c'est le prix de nos souverainetés et ça on doit le défendre. 

Vous avez été élu l'automne dernier. Vous siégez au Conseil National à Berne depuis environ cinq mois. Vous avez trouvé vos marques? 

Alors oui, j'aime à dire qu'au mois de décembre, j'ai été un petit peu, et je l'avoue volontiers, la fleur au fusil à Berne pour voir comment ça se passe, pour apprendre. J'aime cette règle implicite qui dit que lors d'une première session, on ne prend pas la parole. J'ai respecté cela, et j'ai observé. Je crois que j'ai compris comment fonctionne le Parlement, comment fonctionnent les sessions, et à partir de cette session qui vient de se terminer, j'ai été déjà plus actif, j'ai pris la parole plusieurs fois, j'ai été rapporteur de commission, rapporteur de mon groupe parlementaire, et maintenant on est au travail.

Écouter l'entretien complet:

RadioFr. - Lauriane Schott / Adaptation web: Alexia Nichele
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