Protection animale: rigueur suisse et dérives ponctuelles
Le ministère public condamnait cet été 2 agriculteurs fribourgeois pour maltraitance animale avec des amendes de plusieurs centaines de francs.

Le droit suisse en matière de protection animale est considéré comme l’un des plus exigeants au monde, selon Grégoire Seitert, vétérinaire cantonal. Et dans le canton de Fribourg, 90% des exploitations agricoles professionnelles ne posent aucun problème sur ce plan.
Pourtant, quelques cas isolés viennent ternir ce tableau. Deux agriculteurs fribourgeois ont récemment fait l’objet de signalements pour maltraitance animale. Lors d’un contrôle mené en début d’année par le Service des affaires vétérinaires, des bovins sales, des vaches boiteuses et sous-alimentées ont été découverts. L’un des deux agriculteurs, déjà connu des services, a même castré neuf agneaux sans anesthésie.
Sur le plan administratif, les sanctions peuvent être lourdes. "Ça peut aller d’un simple avertissement avec frais jusqu’à un séquestre des animaux, voire à la vente du troupeau", avertit Grégoire Seitert. Malgré cela, les cas de maltraitance dans le secteur professionnel restent rares et stables, avec seulement 1 à 2 incidents recensés chaque année sur quelque 2'500 exploitations dans le canton.
Une autre tendance dans les ménages
La situation est toutefois bien différente du côté des particuliers. Selon Grégoire Seitert, les cas de négligence ou de maltraitance envers les animaux de compagnie ont augmenté de 20 % entre 2023 et 2024.
"Tout le monde ne peut pas s’improviser détenteur d’un animal", souligne-t-il. "Ces animaux nécessitent des soins spécifiques, ainsi qu’une formation adéquate." Le vétérinaire cantonal recommande de bien réfléchir avant d’acquérir un animal de compagnie. "Ce qui est le plus inquiétant, c’est que certains considèrent l’animal, qui est un être vivant, comme un simple bien de consommation."
Il insiste sur l’importance d’éviter les achats sur Internet. "Il vaut mieux se rendre sur place, rencontrer l’éleveur, discuter des besoins de l’animal et suivre les formations requises." Un rappel essentiel, d’autant qu’un chien ou un chat peut vivre entre 10 et 15 ans: un engagement sur la durée, à ne pas prendre à la légère.