"L'étiquette "anti-système" me va très bien"
Le candidat Flavio Guido est venu défendre au micro de RadioFr. les idées du Pacte Citoyen, un parti qu'il a lui-même fondé en 2022.
Radio Fribourg: Tout d'abord, aidez-nous Flavio Guido: vous êtes de droite ou de gauche?
Flavio Guido: Question difficile. Pour moi la gauche et la droite n'ont plus beaucoup de sens aujourd'hui. Je pense que l'ennemi actuel du peuple, d'un point de vue moral et environnemental, ce n'est ni les patrons, ni les ouvriers, mais les multinationales et la complicité des banques centrales qui étaient à l'origines des institutions de l'État.
Vous êtes un anti-système qui souhaite quand même se faire élire au Parlement?
Oui, cette étiquette me va très bien parce que nous avons le courage de proposer des solutions réalisables, concrètes, mais que l'on ne retrouve pourtant pas dans les programmes de nos concurrents.
Dans votre programme, vous soutenez par exemple la gratuité des transports publics dans les communes et les agglomérations. Pourquoi?
Tout simplement parce que les prix actuels sont trop élevés. En les diminuant, on peut inciter beaucoup plus la population à se séparer de l'automobile. Bien sûr qu'il y aura des investissements à faire, mais je pense qu'il s'agit plus de maintien et non de développement. Durant ces dernières décennies, nous n'avons pas arrêté de supprimer des trajets. L'argent que l'on pensait économiser, nous allons le payer en terme environnemental. C'est un faux calcul.
Autre moyen de transport présent dans votre programme: l'avion. Là-dessus vous êtes très clair, il faut tout faire pour limiter les voyages dans le ciel. Mais comment procéder?
Il est vrai que les Suisses sont très gourmands en vols. Et ce ne sont pas des vols professionnels pour la plupart, mais bien des vols de plaisance. Une loi internationale nous empêche de taxer le kérosène, mais il y a d'autres leviers à actionner. On ne peut plus proposer aux gens d'aller passer le week-end à Prague, il faut demander une certaine responsabilité citoyenne.
Vous aimeriez également proposer des cours de nutrition à l'école obligatoire ainsi qu'une heure de sport par jour. On en fait pas assez aujourd'hui dans ce domaine.
Non, et on voit bien que le surpoids et l'obésité augmente radicalement chez les jeunes. Sous l'influence de la publicité, ils mangent de moins en moins bien donc il est très important de reprendre en main l'éducation alimentaire et physique.
Parlons agriculture. Vous voulez doubler les paiements directs, l'argent que reçoivent les exploitations de la part de la Confédération tout en obligeant le 100% bio. N'est-ce pas là un défi impossible?
Nous avons des paysages magnifiques en Suisse mais l'agriculture de notre pays est un peu plus sombre que cette image bucolique. Elle produit pour dix milliards de biens agricoles par années. Mais selon une étude d'Avenir Suisse, elle en coûte 20 milliards. Sur la totalité de cette somme, sept milliards sont utilisés pour l'utilisation de pesticides et pour nettoyer les sols une fois pollués, et sept autres milliards servent dans notre guerre commerciale contre nos concurrents étrangers. Selon moi, il faut utiliser cet argent pour favoriser la qualité plutôt que la quantité tout en assurant un revenu plus décent qu'il ne l'est aujourd'hui.
Pourtant l'agriculture suisse ne produit actuellement que la moitié de notre alimentation. Si on diminue les rendements, nous allons davantage importer des produits de l'étranger, où les règles sont parfois moins strictes qu'en Suisse.
Quand on paie une tomme de fromage à 11 francs par exemple, ça c'est le prix que reçoit l'agriculteur mais le distributeur, lui, encaisse généralement le double. Pour le consommateur, cela ne s'arrête pas là puisqu'il paie chaque année un impôt qui va servir à financer les 14 milliards que je viens d'évoquer. Et pour ce qui est de l'importation, tous les rapports internationaux le disent: l'agriculture suisse est encore plus intensive que celles de nos voisins européens, et ils sont loin d'être un modèle à suivre.
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