La cosmétique artisanale soumise à un régime strict
Une ordonnance qui vise à s'aligner sur la réglementation européenne sur les cosmétiques vient d'entrer en vigueur en Suisse. Réaction d'une artisane à Marly.

Les producteurs locaux doivent désormais se conformer aux règles européennes sur les cosmétiques. A partir de ce mois de mai, toutes les entreprises qui vendent leurs produits dans les commerces ou sur internet en Suisse devront fournir un dossier d'information de produit (DIP) pour chacune de leurs formulations, même pour le plus simple des savons.
Ce DIP comprend une dizaine de pages allant d’informations sur le type d'emballage utilisé à la qualité microbiologique des ingrédients, en passant par ses éventuels effets indésirables sur la peau du consommateur. Les groupes qui vendent leurs produits à l’international ne sont, eux, pas concernés par cette ordonnance. Les artisans qui vendent leurs produits sur le marché y échappent également.
Un changement qui coûte cher
A Marly, Léa Auderset, fondatrice de BNaturellea, a décidé de créer elle-même ces DIP. L'entrepreneure a même suivi une formation de deux jours pour savoir ce que ces documents devaient contenir exactement. Une démarche artisanale, elle aussi, car déléguer coûte cher: environ 2000 francs par dossier. Ces derniers doivent ensuite être validés, soit par un laboratoire, soit par un chimiste, Là aussi, les prix décollent.
Plus que de la paperasse, ces procédures comportent un intérêt pour le producteur comme pour ses clients, selon Léa Auderset. "Avant cette ordonnance, on devait déjà garantir une traçabilité, explique-t-elle. Avec ces DIP, le consommateur est aujourd’hui sûr qu’il utilisera des produits sécuritaires. Et ça amène aussi une plus grande crédibilité à notre travail."
Léa Auderset a lancé son entreprise il y a deux ans, une société qu'elle gère à côté de ses études d'infirmière. Elle confectionne tous types de produits naturels. Démonstration en son: