Mais que veulent bien dire ces fêtes du mois de mai ?

Pour beaucoup, le mois de mai rîme avec fériés. Vincent Marville, abbé et curée à Fribourg, explique la signification de ces fêtes pour les chrétiens. Rencontre.

Ce week-end, c'est la Pentecôte qui est la suite de l'ascension. Pouvez-vous nous dire ce que ces deux fêtes signifient ? 

L'ascension, c'est une montée, la montée de Jésus. Il s'efface de notre regard et monte au ciel. À partir de là, on entre dans un temps où l'église doit se débrouiller un peu toute seule, si j'ose dire. Neuf jours plus tard, c'est la Pentecôte et on reçoit ce grand don qu'est l'esprit saint. Il se manifeste sous des apparences assez fulgurantes, frappantes. Donc il y a les langues de feu, et la capacité de communiquer en différentes langues. C'est le miracle de la Pentecôte.

Après cela, il y a encore la fête Dieu qui est particulière à Fribourg. Que célèbre-t-on ce jour-là ?

On fête un contraste tout d'abord. C'est vrai que le calendrier liturgique fête en général des évènements. Noël célèbre une naissance, à Pâques, il y a une résurrection. Ce sont donc des évènements. Là, nous arrivons à deux dates qui ne sont pas des évènements, mais une synthèse ou une récapitulation de la foi chrétienne. C'est tout d'abord la fête de la trinité, le dimanche après la Pentecôte. On se demande qui est Dieu. Le jeudi d'après, c'est la Fête Dieu, solennité du corps et du sang du Christ. C'est la fête de la présence perpétuelle incessante de Jésus dans notre vie. Il y a cette grande procession dans la ville de Fribourg si le temps le permet. Il y a, à Fribourg, certaines particularités, dont cette procession.

On part du collège Saint-Michel pour aller jusqu'à la cathédrale. Que faites-vous pendant cette procession ?

Tout est construit pour que l'attention de tout le monde soit centrée sur ce grand soleil doré qui met en valeur la présence de Jésus ressuscité. Personnellement, j'aurai aussi une arrière-pensée. Quand l'évêque, Charles Morerod, m'a installé avec le reste de l'équipe pastorale, il avait tellement de peine à marcher que la distance entre la tête et la sortie de la cathédrale a pris douze ou quinze minutes. Trois jours après, il y avait une opération en urgence et tout ce qui en a suivi. Là, le trajet sera plus long, alors j'espère vraiment voir un évêque en meilleure forme, qui pourra porter ce grand soleil.

Cette période rassemble-t-elle davantage de monde dans les églises ?

Je ne pourrais pas vous dire, car j'ai le privilège d'être plutôt nouveau. Si la population profite pour être dans la nature et resserrer des liens avec des origines plus lointaines, c'est de bonne guerre, si j'ose dire. Je dirais que ce ne sont pas les jours avec la plus forte influence. Par contre, il y a des fêtes très populaires comme les premières communions. Là, il y a quand même un regroupement familial. Entre les congés qui nous invitent à aller ailleurs et les fêtes significatives, ça sera un bilan moitié-moitié, je pense.

Vous êtes en place depuis septembre. Avez-vous trouvé votre rythme de croisière au sein de cette équipe pastorale ?

Depuis que je suis né, je n'ai jamais trouvé quel est mon rythme de croisière. Par contre, j'ai trouvé mon épanouissement. J'ai été extrêmement bien accueilli et je me sens à l'aise. Je me sens porté et encouragé de mille manières. Ce système reste très nouveau pour moi et pleins de trucs me font écarquiller les yeux. Je crois que les gens apprécient ce que je peux apporter ou ma manière d'être. Pour moi, c'est un grand encouragement. Honnêtement, je travaille pas mal, donc j'espère aussi qu'à un moment donné, nous arriverons à prendre plus de temps pour l'extérieur. Mon vrai rêve serait d'être plus orienté vers l'extérieur, vers les gens normaux et moins dans l'arrière-boutique. En même temps, il faut quand même la tenir, cette arrière-boutique, et c'est l'un de mes rôles importants.

La Télé - Karin Baumgartner / Adaptation web: Camille Berset
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