Pourquoi les Alémaniques délaissent-ils l'Uni de Fribourg?

Jusqu'en 2010, les étudiants germanophones étaient nettement majoritaires. Depuis, cette tendance s'est inversée.

L'Université de Fribourg compte environ 10'000 étudiants, un nombre stable. © Frapp

Pendant longtemps, les étudiants germanophones étaient nettement majoritaires à l'Université de Fribourg. Mais cette situation s'est inversée au cours des 14 dernières années. Aujourd'hui, l'institution compte deux tiers de francophones sur un total, stable, d'environ 10'000 personnes.

Source: Université de Fribourg

Pour la rectrice de l'Université de Fribourg Katharina Fromm, les raisons sont vite trouvées. Tout d'abord, de nouvelles universités ont vu le jour en Suisse. Aujourd'hui, les catholiques de Suisse centrale, notamment, ne sont plus traditionnellement séduits par Fribourg, mais plutôt par la nouvelle université ou les hautes écoles de Lucerne. "L'université de Fribourg, qui attirait autrefois de nombreux catholiques, n'est probablement plus perçue de la même manière aujourd'hui."

Plus de communication 

La professeure de chimie cite également comme troisième point la langue d'enseignement: comme il y a plus d'étudiants francophones dans les cours, on change plus souvent de langue. Les Suisses alémaniques ont ainsi l'impression qu'à Fribourg, tout est en français. "Beaucoup ne savent pas qu'il est possible d'étudier à l'université de Fribourg uniquement en allemand."

Pour attirer davantage, l'université de Fribourg a déjà mis en place une taskforce qui a lancé une première campagne en Suisse alémanique: la publicité sur Internet est renforcée, des affiches sont posées et la communication rencontre les gymnasiens. 

Pour l'instant, la situation ne contraint pas l'Université de Fribourg de supprimer des postes ou des programmes d'études. Katharina Fromm le souligne: "A l'époque, des postes avaient été supprimés dans la faculté des sciences parce que ces matières n'étaient plus 'en vogue'. Nous ne voulons plus faire cette erreur." L'offre de formation reste donc provisoirement la même pour tous les germanophones.

RadioFr. - Renato Forni
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