Moins d'animaux utilisés dans la recherche à Fribourg

En 2023, L'Unifr a eu recours à moins de 4000 animaux, majoritairement des rongeurs, principalement en oncologie et neurosciences.

Plus de 3000 souris ont été utilisées dans la recherche par l'Université de Fribourg en 2023, selon un récent rapport. © KEYSTONE

Deuxième rapport annuel sur l'expérimentation animale à l'Université de Fribourg

L’Université de Fribourg a publié son deuxième rapport sur l’utilisation des animaux en recherche, présentant les pratiques et résultats de 2023. Le nombre d’animaux utilisés a diminué, passant de 5’670 en 2019 à 3’934 en 2023. Parmi eux, 82 % étaient des souris, employées pour des études sur le cancer, les rythmes circadiens, le système immunitaire, le syndrome de Down, les maladies métaboliques et cardiovasculaires, la régénération du foie et les traitements de maladies neurologiques comme la sclérose en plaques.

Le rapport annuel met en avant deux avancées. L'Institut Adolphe Merkle, en collaboration avec trois institutions suisses, a développé un modèle de tissu imprimé en 3D pour mieux comprendre la progression du cancer de l'ovaire. De leur côté, les primatologues du Swiss Primate Competence Center for Research (SPCCR) ont amélioré les tests cognitifs des primates non-humains en remplaçant les systèmes contraignants visant à restreindre les mouvements de la tête par une mentonnière.

Un encadrement strict

Régulièrement critiquée par les associations de défense des animaux, la recherche animale reste strictement encadrée en Suisse. Pour rappel, en avril 2024, près de 300 manifestants avaient défilé dans les rues de Fribourg pour réclamer un abandon progressif de ces pratiques. À l'Université de Fribourg, la recherche s’appuie sur le principe des 3R (pour replace, reduce, refine), visant à limiter le nombre d’animaux utilisés et à minimiser leur stress ou leur souffrance.

Conformément aux 3R, les expérimentations sur le campus fribourgeois sont classées par degré de sévérité, de 0 ("aucune contrainte") à 3 ("forte contrainte"). En 2023, 39 % des tests relevaient du degré 0 et 32 % du degré 1, impliquant des interventions jugées légères ou indolores. Les degrés 2 (24 %) concernaient des contraintes modérées, souvent liées à des chirurgies sous anesthésie, tandis que les degrés 3 (5 %) incluaient des cas plus sévères, avec des douleurs importantes, des souffrances prolongées ou des décès imprévus.

Souris, rats et poissons-zèbres en première ligne

Parmi les 3'934 animaux impliqués en 2023 dans les divers projets de recherche de l’Université de Fribourg, les souris dominent largement, représentant plus de 80 % des effectifs, avec un total de 3’213 individus. Suivent ensuite les rats (360 individus) et poissons-zèbres, au nombre de 307, qui se distinguent par leur capacité à régénérer certains tissus, ce qui en fait un modèle unique pour des recherches en médecine régénérative.

À Fribourg, certaines espèces, comme les macaques (16 individus) ou les musaraignes arboricoles (6 individus), sont utilisées dans des études plus spécialisées, notamment en neurosciences, en raison de leur proximité physiologique ou comportementale avec l’humain. Enfin, 28 céphalopodes et 4 lapins complètent cette liste, chacun apportant des réponses à des questions précises en biologie ou en médecine.

Frapp - Justin Schaller
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